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Prévention, dépistage, traitement

Hépatite C : il est possible d’éviter 15 millions de nouvelles infections d’ici 2030

Une nouvelle étude de l’Imperial College de Londres préconise d’associer prévention, dépistage et traitement systématique de l’hépatite C afin d’éviter 15 millions de nouvelles infections et 1,5 million de morts d’ici à 2030.

Hépatite C : il est possible d’éviter 15 millions de nouvelles infections d’ici 2030 arun011/iStock




Souvent silencieuse et asymptomatique, l’hépatite C est une infection virale du foie se transmettant par voie sanguine et qui peut, à terme, provoquer une cirrhose et un cancer primitif du foie.

Si les traitements antiviraux développés depuis 2014 permettent d’obtenir une guérison dans plus de 90% des cas, l’hépatite C continue de faire des ravages dans le monde. À l'échelle mondiale, on estime que 71 millions d'individus sont infectés de manière chronique par le virus de l'hépatite C et que 10 à 20% d'entre eux développeront des complications hépatiques, dont la cirrhose et le cancer, qui ont causé plus de 475 000 décès en 2015. Ces dernières années, le nombre de décès suite à une infection par l’hépatite virale a augmenté. Les pays les plus touchés sont la Chine, l’Inde et le Pakistan.

Pourtant, nombre d’infections et de décès sont évitables. Dans une nouvelle étude publiée dans The Lancet, des chercheurs de l’Imperial College de Londres avancent qu’en combinant prévention, dépistage et traitement, il sera possible d’éviter 15 millions de nouvelles infections et 1,5 million de morts évitables d’ici à 2030.

Une stratégie mondiale pour lutter contre l'hépatite C

Ces progrès possibles correspondent aux objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour réduire de 80% le nombre de nouvelles infections à l’hépatite C et de 60% de morts par rapport à 2015. L’objectif de réduction de la mortalité, fixé à 65% par l’OMS, serait plutôt atteint d’ici 2032 prédisent les auteurs de l’étude. "Même si les objectifs de l'OMS pour 2030 sont loin d'être atteints, l'impact de nos estimations suggère un formidable pas en avant", déclare le professeur Alastair Heffernan, de l'Imperial College de Londres.

"L'élimination du virus de l'hépatite C est un objectif extrêmement ambitieux qui nécessite des interventions de prévention et un dépistage améliorés, en particulier dans les pays les plus touchés, tels que la Chine, l'Inde et le Pakistan. Dans le monde entier, ces options sont bien en deçà des niveaux que nous estimons nécessaires pour avoir un impact majeur sur l’épidémie. Des recherches sur la manière de l’améliorer dans tous les contextes, ainsi qu’un financement accru, seront nécessaires si nous voulons atteindre ces objectifs."

Pour déterminer quelles mesures de santé publique pourront faire diminuer les infections et les décès liés à l’hépatite C, les chercheurs ont créé un modèle de l'épidémie mondiale d'hépatite C dans 190 pays en utilisant des données sur la démographie, les consommateurs de drogues injectables, les programmes de traitement et de prévention en cours, les tendances historiques, les taux de prévalence et de mortalité. Ils ont ensuite estimé les effets de quatre interventions : d’abord la mise en œuvre de mesures globales de sécurité du sang et de contrôle des infections, l’élargissement des services de réduction des méfaits (tels que la thérapie de substitution aux opioïdes et les programmes sur les aiguilles et les seringues) pour les consommateurs de drogues injectables, la fourniture d'un traitement à toutes les personnes dès qu'elles reçoivent un diagnostic d'infection par l'hépatite C, et enfin l'extension du dépistage, de sorte que 90% des personnes atteintes par l’hépatite C reçoivent un diagnostic et soient traitées d'ici 2030.

Un coût estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars

Mais pour les auteurs de l’étude, une telle stratégie nécessite que les États s’investissent financièrement, à hauteur de "dizaines de milliards de dollars d’ici 2030". L’OMS a estimé le coût de la mise en œuvre de sa stratégie à 11,9 milliards de dollars pour la période 2016-2021, notent les auteurs de l’étude. "L'identification de ces ressources sera particulièrement difficile en cette période de réduction des investissements dans la santé mondiale et du recentrage sur la couverture sanitaire universelle plutôt que sur des programmes spécifiques à une maladie", déplorent les chercheurs, qui pointent toutefois les efforts faits au niveau mondial par les États.

Ainsi, en 2016, les 194 États membres de l'OMS se sont engagés à éliminer l'hépatite virale en tant que menace pour la santé publique. Ces objectifs comprennent une réduction de la mortalité de 65% et de 80% des nouvelles infections d’ici 2030, par rapport aux taux de 2015. "Pour y parvenir, il faut prévenir la transmission (en améliorant la sécurité du sang et les mesures de lutte contre les infections, étendre les services de réduction des dommages pour les consommateurs de drogues injectables), en élargissant les tests et en augmentant le traitement par antiviraux à action directe (AAD) pour les personnes déjà infectées ", notent les scientifiques.

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