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AWZ1066S

« Cécité des rivières » : une nouvelle molécule renforce le traitement

L’onchocercose ou "cécité des rivières" est une maladie causée par un parasite et la première cause de cécité dans le monde malgré l’existence d’un traitement antibiotique. Des chercheurs britanniques viennent de réussir à renforcer son efficacité grâce à une nouvelle molécule.

« Cécité des rivières » : une nouvelle molécule renforce le traitement theevening/iStock




Vous n’en avez sans doute jamais entendu parler et pourtant, l’onchocercose est la maladie à l’origine du plus grand nombre cas de cécité dans le monde. Aussi appelée "cécité des rivières", elle affecterait près de 18 millions de personnes, en particulier en Afrique tropicale, notamment le long des cours d’eau dans les zones de savane au sud du Sahara.

Causée par le ver parasite Onchocerca volvulus, l’onchocercose se propage à l’occasion de la piqûre d’une mouche infestée par la larve, la simulie. Lorsqu’elles parviennent à maturité sous la peau, au bout d’un à deux ans, elles forment des nodules qui créent un prurit (démangeaisons) intense, mais aussi un affaiblissement progressif de la vue, dû aux migrations par les larves femelles. Environ 800 000 personnes auraient subi une perte de vision partielle ou totale, due à l’inflammation locale et aux lésions causées par les larves.

Un traitement plus efficace en 7 jours

Jusqu’ici, aucun traitement médicamenteux n’est parvenu à mettre un terme à l’épidémie d’onchocercose. En 2015, le prix Nobel de médecine a bien été décerné à l’Irlandais William C. Campbell, au Japonais Satoshi Omura et à la Chinoise Youyou Tu pour leur lutte contre les maladies parasitaires et le développement de traitements à base d’avermectine, un médicament possédant une capacité de lutte contre des parasitoses. L’avermectine possède un effet neurotoxique et neuromusculaire chez les parasites et les moustiques. Elle s’attaque principalement aux canaux glutamate-dépendants présents dans les cellules nerveuses et musculaires des invertébrés, et absents chez les mammifères. C’est pourquoi elle est globalement très bien tolérée chez l’homme.

Mais le problème est que jusqu’à présent, l’avermectine ne parvenait pas à tuer les vers Onchocerca volvulus femelles, très résistantes. En effet, les vers causant l'onchocercose dépendent des bactéries symbiotiques Wolbachia pendant la croissance larvaire et à d'autres stades de leur cycle de vie.

Les antibiotiques qui tuent les Wolbachia plutôt que les vers directement peuvent être efficaces, mais nécessitent jusqu’à quatre à six semaines de traitement quotidien pour atteindre les taux de mortalité nécessaires pour éliminer tous les parasites. Des chercheurs ont cependant réussi à diminuer la durée du traitement en le rendant plus efficace. Dans un article publié dans les Actes de l'Académie nationale des sciences, des scientifiques de l’Université de Liverpool, en Angleterre, expliquent avoir découvert une molécule qui rend l’antibiotique efficace en sept jours pour éliminer les parasites. Appelée AWZ1066S, cette molécule a été choisie parmi 10 000 composés, puis modifiée pour accroître son efficacité.

Selon les chercheurs, ce nouveau traitement peut être pris par voie orale, tout en causant peu de dommages aux bactéries intestinales saines, ce qui le rend facilement transportable dans les zones rurales des pays concernés par l’épidémie d’onchocercose.

Jusqu'à présent, la preuve de l'innocuité et de l'efficacité de l'AWZ1066S s'est limitée aux études sur les animaux. De nouveaux financements sont désormais nécessaires pour poursuivre les travaux. Trouver des fonds est d’autant plus important que, selon les auteurs de l’étude, ce nouveau traitement pourrait aussi traiter l’éléphantiasis, une maladie qui entraîne un gonflement important des parties du corps et qui est aussi causée par des vers.

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