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Moustique tigre

Un vaccin dérivé de la rougeole pourrait guérir le virus du chikungunya

Le premier traitement contre le virus du chikungunya pourrait arriver bientôt sur le marché. Des chercheurs français, américains et autrichiens ont mis au point un vaccin dérivé de celui de la rougeole dont les résultats sont plutôt satisfaisants.

Un vaccin dérivé de la rougeole pourrait guérir le virus du chikungunya LoveSilhouette / iStock




Ces derniers mois, le ministère de la Santé a annoncé une "surveillance renforcée" du moustique tigre, qui a survolé au moins 42 départements français. L’insecte est le principal vecteur du virus du chikungunya. Il s’infecte en piquant, à l’origine, un voyageur malade. Ensuite, il transporte le virus et le transmet à des personnes non-immunisées. Le fait que le moustique tigre s’installe en France fait craindre un mode de transmission autochtone, c’est-à-dire des cas de personnes piquées et contaminées en métropole et non plus dans l’océan Pacifique.

Une épidémie difficile à endiguer

Quand une personne est touchée par le virus du chikungunya, elle souffre d’une forte fièvre accompagnée de douleurs articulaires. Si généralement les malades se rétablissent bien, parfois les douleurs articulaires peuvent durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Le virus du chikungunya est l’une des épidémies les plus difficiles à soigner car il se répand facilement, et parce qu’il n’existe pas encore de traitement pour l’endiguer. Un consortium de chercheurs français, américains et autrichiens ont créé un vaccin, basé sur celui de la rougeole. Le traitement a passé sa deuxième phase de tests cliniques avec succès, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet.

Le traitement est efficace en quelques semaines

Les chercheurs appartiennent au MedUni Vienne, à l’Institut Pasteur à Paris et au Walter Reed Army Institute aux Etats-Unis. Ils ont mis au point un vaccin vivant dérivé de la rougeole, c’est-à-dire qu’il contient un agent infectieux encore actif. Ce dernier a été modifié génétiquement afin de correspondre au virus du chikungunya. Le vaccin contient un antigène trop faible pour provoquer les symptômes. En revanche, il déclenche une réaction du système immunitaire et provoque donc la production d’anticorps. Les premiers tests cliniques ont été effectués en 2015 sur 42 personnes.

Les chercheurs ont pu ainsi évaluer la dose optimale du vaccin pour le rendre efficace. La deuxième série de tests cliniques, dont les résultats sont publiés dans The Lancet, a été réalisée sur 263 volontaires. Certains ont bénéficié du vaccin, tandis que d’autres recevaient un placebo. Cela a confirmé les premiers résultats: le vaccin n’a pas causé d’effets secondaires et s’est révélé efficace en quelques semaines seulement. Un troisième cycle de tests est prévu. Les chercheurs espèrent une mise sur le marché bientôt.

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