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Lipase hormono-sensible

Diabète de type 2 : une nouvelle découverte ouvre la voie à un traitement thérapeutique

Des chercheurs français sont parvenus à restaurer l’action de l’insuline en utilisant les propriétés d’une enzyme appelée lipase hormono-sensible. Cet exploit ouvre la voie au développement d’un traitement capable de soigner le diabète de type 2.

Diabète de type 2 : une nouvelle découverte ouvre la voie à un traitement thérapeutique Maya23K/iStock




Pourra-t-on bientôt soigner le diabète de type 2 ? Alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) impute à cette maladie 1,6 million de décès dans le monde en 2015, de nouveaux travaux menés par des chercheurs de l’Inserm et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier laissent espérer l’exploration prochaine de la piste thérapeutique. Dans un article publié dans la revue Nature Metabolism, les scientifiques expliquent être parvenus à développer une piste thérapeutique en restaurant l’action de l’insuline grâce à une enzyme appelée lipase hormono-sensible.

Le rôle-clé de la lipase hormono-sensible

Aussi appelé diabète non insulino-dépendant, le diabète de type 2 se caractérise par un taux anormalement élevé et chronique de sucre dans le sang (hyperglycémie). En cause : un manque d’insuline, une hormone produite par le pancréas, et qui régule naturellement le taux de glucose présent dans le sang. En France, 90 % des diabétiques sont concernés par cette maladie insidieuse.

Pour les chercheurs, l’enjeu est donc de réussir à restaurer l’action de l’insuline pour combattre le diabète de type 2 et ainsi éviter aux malades de s’injecter plusieurs fois par jour des doses d’insuline lorsque les traitements oraux ne fonctionnent plus.

C’est donc peut-être chose faite grâce à l’équipe Inserm dirigée par Dominique Langin. Ces derniers ont découvert que les propriétés d’une enzyme permettaient de restaurer l’action de l’insuline. Appelée lipase hormono-sensible (LHS), il s’agit d’une enzyme qui transforme les graisses en acides gras et les libèrent dans la circulation sanguine. Chez les patients obèses, ces acides gras déclenchent une résistance progressive à l’insuline à l’origine du diabète de type 2.

Dans un travail précédent mené par l’équipe Inserm de Dominique Langin, les chercheurs avaient montré que la diminution de l’expression de la LHS dans les adipocytes conduisait à une meilleure réponse à l’insuline, signe de bonne santé pour ces cellules.

Les chercheurs l’expliquaient alors par une synthèse accrue d’acide oléique, l’acide gras majoritaire de l’huile d’olive. Cette première observation laissait déjà entrevoir une piste intéressante pour la prise en charge de patients obèses qui sont plus à risque de développer un diabète de type 2.

L'ouverture à la voie thérapeutique

Pour envisager une stratégie thérapeutique, les chercheurs ont donc cherché à expliquer comment la diminution de LHS exerçait cet effet bénéfique sur l’action de l’insuline. Ils ont découvert l’existence d’une interaction physique entre la LHS et un facteur de transcription responsable de la synthèse d’acides gras, le facteur ChREBP (Carbohydrate Responsive Element Binding Protein). En se liant au facteur ChREBP, la lipase hormono-sensible bloque son activité. Ainsi, une diminution de la lipase hormono-sensible conduit à la libération de ce facteur dans le noyau, favorisant son activité, la synthèse d’acide oléique et la sensibilité à l’insuline.

Dans son communiqué, l’Inserm précise que ces résultats sont pour le moment préliminaires. Ils indiquent néanmoins qu’un inhibiteur connu de la lipase hormono-sensible bloque l’interaction avec ChREBP. "Ces données ouvrent donc la voie aux développements de molécules ciblant cette interaction", écrivent les chercheurs dans leur communiqué. Ces derniers se sont associés avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca pour tester différentes approches pour bloquer l’interaction entre la LHS et ChREBP. "À terme, ce projet pourrait conduire au développement de nouveaux médicaments pour traiter le diabète de type 2, fléau mondial en constante expansion", concluent les chercheurs.

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