Quel rôle joue les médecins généralistes dans la prévention et le dépistage du cancer en France ? Une enquête menée par les Rencontres de la cancérologie Française et le magazine le Généraliste en partenariat avec le Collège de la Médecine Générale révèle que "90% d'entre eux considèrent que leur rôle dans la prévention des cancers n’est pas suffisamment valorisé". 60% estiment que "cela est dû au manque de mission clairement dédiée aux médecins traitants par les pouvoirs publics".
Pourtant positionnés en première ligne dans le système médical, les généralistes sont les mieux placés pour prévenir et dépister les premiers signes d'un cancer. Leur pré-diagnostic est vital dans le diagnostic précoce et donc, l'augmentation des chances de survie. Même si 57% d'entre eux pensent que le dépistage génomique (une technique encore expérimentale capable d'identifier et de sélectionner des individus possédant un phénotype d'intérêt au sein d'une population) va bousculer leur exercice.
L'implication des généralistes dans la prévention et le dépistage
Dans quelle mesure sont investis les médecins généralistes dans la prévention et le dépistage en général ? Selon les résultats de l'enquête, 81% d'entre eux sont "favorables à la vaccination contre les infections à papillomavirus humain (53% ne souhaitent pas qu’elle soit obligatoire) et 61% souhaiteraient que la vaccination soit proposée à tous les garçons". 79% suggèrent l’auto-examen des femmes dans le dépistage du cancer du sein et 75% pratiquent même la palpation mammaire de manière systématique.
Concernant le cancer du col de l’utérus, 54% considèrent que le dépistage organisé va modifier la pratique si le dispositif les implique davantage et 52% pensent que la consultation de prévention à 25 ans permettra de faire progresser la participation aux dépistages.
"95% des médecins encouragent leurs patients à réaliser le test immunologique de dépistage du cancer du côlon. 33% se préoccupent systématiquement du statut sérologique de leurs patients vis-à-vis de l’hépatite B et 55% uniquement chez leur patient à risque". Enfin, les généralistes se disent particulièrement attentifs aux facteurs environnementaux ou comportementaux pouvant favoriser le développement de cancer comme le tabac, la consommation d’alcool et le surpoids.