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Piqûre de rappel

Papillomavirus : absence de sur-risque de maladie auto-immune avec le vaccin anti-HPV

L'immunisation contre le papillomavirus n'est associée à aucune maladie auto-immune comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques. Une preuve supplémentaire de l'innocuité du vaccin.

Papillomavirus : absence de sur-risque de maladie auto-immune avec le vaccin anti-HPV RyanKing999 / istock


  • Publié le 29.05.2018 à 18h30
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  • Mise à jour le 29.05.2018 à 19h30
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La radiation du controversé professeur Henri Joyeux est là pour nous le rappeler. Comme tous les vaccins, l’immunisation contre le papillomavirus (VPH4) a son lot de détracteurs. Une nouvelle étude publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne (JAMC) n'a pourtant révélé aucun risque accru de troubles auto-immuns associés, en tout cas chez les filles. Une preuve supplémentaire de l'innocuité du vaccin.

Rassurer les parents

Pour déterminer si la vaccination contre le VPH4 pouvait déclencher des maladies auto-immunes comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques, les chercheurs ont examiné les données médicales de 290 939 filles âgées de 12 à 17 ans, toutes vaccinées dans l’Ontario entre 2007 et 2013. Sur ce panel, 681 cas de maladies auto-immunes ont été diagnostiqués entre une semaine et deux mois après la vaccination. Un taux conforme aux données médicales de la population globale.

"Ces résultats s'ajoutent à l'ensemble des données probantes sur l'innocuité du vaccin anti-VPH4 et devraient rassurer les parents", se réjouit Linda Lévesque, un autre docteur ayant participé à l’étude. Une autre recherche récente prouve également que le vaccin contre le papillomavirus n’augmente pas les risques secondaires graves, qui ont touché 7% du groupe témoin et 7% du groupe de femmes ayant bien été vaccinées. Les chercheurs n’ont pas non plus constaté de risque accru de fausses couches chez les femmes ayant été vaccinées.

Plusieurs types de virus

Deux groupes ont été analysés pendant huit ans. Sur 10 000 femmes qui avaient été vaccinées contre le papillomavirus, seulement deux d’entre elles ont développé un précancer du col de l'utérus. Toute proportion gardée, ce chiffre monte à 164 chez celles qui n’avaient reçu qu’un placébo.

Par ailleurs, les chercheurs ont démontré que le vaccin protégeait bien des lésions précancéreuses du col de l'utérus, même s’il ne fonctionnait pas aussi bien sur les femmes âgées de 25 à 45 ans, probablement parce que les femmes plus âgées sont plus susceptibles d’avoir déjà été exposées à la maladie.

La famille des virus du papillome humain (VPH) compte plusieurs types de virus, dont plus de 40 sont transmissibles sexuellement. Parmi ceux-ci, il y a les VPH à faible risque de cancer, dont certains causent des condylomes (des verrues, NDLR), et les VPH à risque élevé, qui peuvent causer le cancer. Une personne peut être infectée par plus d’un type de VPH, et peut aussi être infectée plus d’une fois par le même type de VPH.

69% de ces Américains porteurs du virus 

La plupart des hommes et des femmes qui ont une vie sexuelle active auront une infection à VPH à un moment ou à un autre de leur vie, selon une étude présentée au congrès de la Société américaine de Microbiology. Une centaine de volontaires sains âgés de 18 à 80 ans se sont prêtés à un échantillonnage de cellules de peau, de la cavité buccale, du vagin et du tube digestif. Après analyse ADN, 69% de ces Américains en parfaite santé étaient porteurs du virus VPH, par la peau pour plus des deux tiers et par les organes génitaux pour 41% des volontaires femmes.

Chez la majorité des femmes, le virus du papillome humain (VPH) est éliminé par le système immunitaire. Lorsque ce n’est pas le cas, une infection s’installe et cause des lésions précancéreuses, qui peuvent évoluer vers un cancer du col de l'utérus si elles ne sont pas traitées à temps.

Cancer de l'anus

Neuf cas sur dix, la même logique est à l’œuvre pour le développement de cancer de l’anus, qui peut toucher autant les femmes que les hommes, notamment après 65 ans. Chaque année en France, environ 1000 personnes sont touchées par le cancer anal, soit trois fois plus qu'il y a 30 ans. Pourtant, même si les cas sont de plus en plus nombreux, cette maladie reste méconnue du grand public. Considéré dans l’imaginaire collectif comme honteux, ce cancer, qui n’a rien à voir avec le colorectal, est largement sous-médiatisé. "Alors qu’il était rare et ne concernait que les femmes âgées, son incidence augmente fortement, et il intéresse maintenant les hommes jeunes", mettent en garde des médecins dans un tribune du Monde.

Le cancer de l'anus se développe dans le canal anal, la partie terminale du tube digestif située derrière le rectum et se manifeste sous la forme de saignements et de douleurs anales. Ces signes sont peu différents de ceux observés lors de maladies anales bénignes telles que des poussées hémorroïdaires, ce qui le rend "discret". D'autant que les premiers symptômes apparaissent généralement lorsque la tumeur a grossi et envahi les tissus voisins.

Il est donc important d'aller consulter un médecin si vous souffrez de saignements ou que vous voyez du sang dans vos selles. Un inconfort, voire une pression dans la région anale peut aussi vous alerter. De même que des démangeaisons, une masse ou une enflure près de l'anus ou à l'aine, ainsi qu'un rétrécissement du transit intestinal, comme par exemple un rétrécissement des selles. Le fait que ces symptômes durent dans le temps doivent vous mettre la puce à l'oreille.

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