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QUESTION D'ACTU

Hypoglycémie

Un enfant de 5 ans sauve son père d'un coma diabétique : présentation d'un risque méconnu

Dimanche 13 mai à Glos-la-Ferrière (Orne), un petit garçon de 5 ans a sauvé la vie de son père plongé dans un coma diabétique, en appelant les secours.

Un enfant de 5 ans sauve son père d'un coma diabétique : présentation d'un risque méconnu LightFieldStudios / Istock




Dimanche 13 mai à Glos-la-Ferrière (Orne), un petit garçon de 5 ans a sauvé la vie de son père. Alors qu'il n'obtenait aucune réponse à ses appels, l'enfant a décidé d'aller voir ce que son père faisait et l'a trouvé couché dans son lit, les yeux clos et faisant "des bulles" avec sa bouche. Le petit garçon a eu le réflexe de composer le 17 sans pouvoir indiquer son adresse. "L'enfant s'exprimait de manière très calme, très posée, mais restait un petit enfant de 5 ans donc il n'était pas en mesure de nous indiquer son lieu de résidence précis", a expliqué à France Bleu Normandie le chef de la gendarmerie, le colonel Pierre Baillargeat.

Les secours ont alors demandé au petit de les attendre devant la maison et de faire de grands gestes lorsqu'il verrait les gyrophares. L'appel a finalement été géolocalisé et les pompiers sont arrivés sur place au bout d'une quarantaine de minutes.  "On sentait qu'il y avait vraiment de la tension, et qu'il était très sensible à ce qui se passait avec son papa", mais "il a été extrêmement rigoureux dans son attitude", a expliqué Pierre Baillargeat. Le père du petit garçon a été transporté à l'hôpital de l'Aigle à temps, car sans intervention médicale, un coma diabétique peut être fatal.

Mais au fait, qu'est-ce que le coma diabétique ?

Qu’on l’appelle "coup de pompe" ou comme les sportifs, "fringale", il s'agit tout simplement d'un phénomène médical bien connu : l’hypoglycémie, c’est-à-dire un taux de sucre trop faible dans le sang. Presque tout le monde a souffert, ou souffrira dans sa vie d’une hypoglycémie. Heureusement, pas dans sa forme majeure, car il s'agit d'une sensation extrêmement désagréable et qui plus est, parfois dangereuse puisque pouvant conduire au coma. C’est sans doute ce qu’il est arrivé au Papa du jeune héros.

Notre cerveau est un très grand consommateur d’énergie, donc de sucre. Ce qui est facile quand on connait l’énormité des tâches qu’il doit gérer pour faire fonctionner notre corps. Qui plus est, le corps le considère, à juste titre, comme prioritaire… Aussi, dès qu’il sent que le carburant va manquer de façon dangereuse, il va être le premier à manifester son mécontentement. Plutôt violemment, c'est-à-dire en sécrétant des hormones, pas particulièrement cools, l’adrénaline et la noradrénaline, qui sont les hormones du stress. Elles sont responsables de la préparation du corps au danger.

Dans le cas du coup de barre, soit de l’hypoglycémie, c’est le même processus qui survient : ces hormones préparent le cerveau au pire. Si l’on ne fait rien, la cascade des réactions est impressionnante : c’est d’abord l’humeur qui se manifeste par un sentiment de colère inexpliqué et un comportement brutalement inadapté. La "brume" commence à envahir le cerveau : on se sent incapable de réfléchir, de raisonner ou se concentrer sur une chose simple. Les fonctions de réaction commencent à s’altérer : la parole devient difficile, la marche impossible. A ce stade, il faut d’urgence s’asseoir et agir si l’on en est capable, c’est-à-dire manger du sucre.

L’hypoglycémique ressemble à quelqu’un que l’on aurait fait descendre dans la cage aux fauves, ce qui n’est pas forcement une mauvaise comparaison, puisque ces hormones sont celles qui préparent le corps au danger : sueur, tremblements, vertiges, pâleur, sont là pour montrer l’état de malaise. C’est en cas de non-réaction (heureusement, la sensation de faim est là pour guider un peu le diagnostic) que le reste de l’histoire peut devenir dramatique. Une hypoglycémie profonde peut en effet se compliquer et entraîner un évanouissement, puis des crise d’épilepsie et de coma.

Que faire en cas d'hypoglycémie ?

Les diabétiques, qui connaissent bien cette sensation, ont toujours sur eux un morceau de sucre. Ce peut être une bonne solution pour ceux qui vont découvrir les joies de l’exercice physique, tout en mangeant un peu moins. J’y ajouterais le morceau de pain de secours, lorsque l’on sait que la séance va être supérieure à une heure.

Si le coup de pompe survient en dehors du contexte de l’activité physique, et si c’est dans le cadre du domicile, il est intelligent de prévoir l’antidote. Les bâtonnets de surimi semblent même avoir été inventés pour cela. Ceux qui n’aiment pas le goût du poisson peuvent avoir en réserve des tranches de filet de dinde ou de poulet, faciles à consommer et pas beaucoup plus grasses que le poisson.

Au pire, si on a trop attendu, reste le magique morceau de sucre. Evitez, comme c’est souvent conseillé, la poignée de fruits secs ou de noix ; ou encore toute une série de biscuits, boissons, pâtes anti "coup de pompe". Passée la sensation désagréable, il faudra rapidement manger un des aliments cités ci-dessus.

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