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QUESTION D'ACTU

Triste bilan

L'épidémie de grippe a tué 13.000 personnes en France cet hiver

Santé publique France a annoncé ce mercredi que l'épidémie de grippe hivernale avait pris fin mi-avril en France métropolitaine, avec un bilan de 13 000 morts en plus lié à la grippe. Mais c'est moins que l'année précédente. 

L'épidémie de grippe a tué 13.000 personnes en France cet hiver cgtoolbox /iStock


  • Publié le 18.04.2018 à 18h45
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  • Mise à jour le 19.04.2018 à 08h41
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L'épidémie de grippe qualifiée "d'exceptionnelle" par le Ministère de la Santé a pris fin mi-avril, soldée par un excédent de mortalité de 13 000 morts, a annoncé ce mercredi Santé publique France. Soit moins que les 14 400 décès recensés à l'hiver 2016-2017. Deux pics de mortalité ont été observés : la première semaine de 2018 et lors de celle du 5 au 11 mars. "Les régions les plus concernées par cet excès de mortalité sont la Corse et l'Occitanie (+14%), les Hauts-de-France et la Normandie (+12%)", a relevé Santé publique France. 

Surmortalité des plus de 65 ans

Si 93% des personnes décédées de la grippe étaient âgées de 65 ans et plus, le virus a également touché de jeunes enfants et des adolescents. Cette année, il a été particulièrement virulent avec les enfants de moins de 15 ans : 130 enfants âgés de 0 à 4 ans ont été admis en réanimation, de même que 48 jeunes âgés de 5 à 14 ans. 482 personnes (ou enfants) admis en réanimation sont décédées de la grippe. 

Surmortalité chez les personnes non-vaccinées

Les résultats préliminaires de l’étude d’efficacité vaccinale en ville, selon le réseau Sentinelles à partir des données de la 15e semaine de 2018, indiquent une efficacité vaccinale de 54% chez les personnes de 65 ans et plus, tous virus grippaux confondus. Elle est estimée à 75% contre le virus A(H1N1)pdm09 et à 54% contre les virus de type B/Yamagata.

Parmi les cas de grippe grave admis en réanimation, la majorité des malades ont des facteurs de risque (81%) et 55% d'entre eux ne sont pas vaccinés parmi ceux dont le statut vaccinal est disponible (42%). Il s'agissait d'un virus A dans 60% des cas.

Situation en outre-Mer 

"Aucune activité grippale" n'a été détectée dernièrement à Saint-Martin et l’épidémie est terminée en Guadeloupe et à Saint-Barthélemy, assure Santé publique France. L’épidémie est également terminée en Guyane. Elle a duré 13 semaines, de fin décembre à fin mars, avec près de 8000 consultations en médecine ambulatoire. 3 cas graves ont été admis en réanimation, dont un décès. L'épidémie est également terminée à la Réunion et en Mayotte.  "En Martinique, l’activité grippale continuait de diminuer en semaine 14 mais restait soutenue chez les médecins généralistes".

Comment se propage la grippe ?

Une nouvelle étude menée début janvier démontre que le virus est sous forme d'aérosol dans l'air qu'un malade expire, surtout au début de la maladie. Nul besoin de tousser, de se moucher ou d'éternuer pour le disséminer. "Nous avons constaté que les personnes infectées par la grippe contaminaient l'air autour d'elles par le virus juste en respirant, sans tousser ou éternuer", résume le Dr. Milton, auteur principal de l’étude. "Les personnes atteintes de grippe génèrent des aérosols infectieux même lorsqu'elles ne toussent pas, surtout pendant les premiers jours de la maladie".

Des mesures de prévention, dont la vaccination

Les résultats de l'étude suggèrent qu’insister sur la propreté, se laver les mains régulièrement et éviter les personnes qui toussent ne fournit pas une protection complète contre la grippe. Confiner les malades à la maison au début de la maladie, et hors des espaces publics, permettrait de mieux lutter contre la propagation du virus de la grippe. 

Des améliorations pourraient être apportées aux systèmes de ventilation, notamment pour réduire les risques de transmission dans les bureaux, les salles de classe et le métro, par exemple. Pendant ce temps, les chercheurs insistent sur le fait de rester à la maison. La vaccination reste donc le meilleur moyen de prévention. Si elle ne protège pas toujours d'une grippe, la majorité des grippes graves surviennent chez des personnes non-vaccinées.

La vaccination en pharmacie

Depuis octobre 2017, 1300 pharmacies de Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes sont autorisées à vacciner contre la grippe sous certaine conditions. Pour l’hiver 2016-2017, moins d’un Français sur deux (46 %) avait été vacciné. Une couverture insuffisante pour protéger les personnes les plus fragiles. En témoigne le triste bilan de 13 000 morts. La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé vouloir "généraliser dès 2019", la vaccination contre cette maladie en officine. 

Entre octobre 2017 et fin janvier 2018, 155 944 personnes ont été vaccinées contre la grippe en pharmacie, soit quatre fois plus que l'objectif de départ, selon l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). S'il s’agit pour le moment d’une expérimentation sur trois ans, les représentants des pharmacies ont déjà demandé "l'élargissement du nombre des régions expérimentatrices".

Les pharmaciens intéressés par l’expérimentation ont dû suivre une formation d’une journée, afin d’être informés sur les détails réglementaires, notamment sur les conditions matérielles d’accueil des patients, qui seront reçus dans une pièce fermée, isolée de l’officine. Seuls les patients déjà immunisées dans le passé, pourront se faire vacciner en officine. 

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