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QUESTION D'ACTU

Un kilo par an

Y a-t-il des recettes pour éviter de grossir à long terme ?

D'après une étude prospective finlandaise, deux facteurs semblent favoriser le maintien du poids au fil des ans.

Y a-t-il des recettes pour éviter de grossir à long terme ? Deux femmes courant sur la plage, de Picasso (1922).




Rares sont les personnes que les ans ne lestent pas de quelques kilos aux entournures. Mais prendre du poids en vieillissant est-il une fatalité ? Une étude finlandaise, récemment parue dans Eating Behaviors, s’est penchée sur la question, avec un objectif : identifier les facteurs de la prise de poids à long terme, en suivant plus de 4600 jeunes adultes pendant dix ans.

Le premier constat n’est pas réjouissant. La balance est un ennemi tenace, et rares sont les élus à même de lui tenir tête au long cours. Seul un quart des participants ont réussi à maintenir un poids à peu près stable pendant la décennie qu’a duré l’étude. Pour le gros de la troupe, c’est-à-dire les trois-quarts restant, la formule est simple : un kilo de plus par an, en moyenne.

À moins d’exercer un contrôle tyrannique sur son mode de vie ou d’être exceptionnellement favorisé par la nature, prendre du poids en vieillissant est donc fréquent, pour ne pas dire inexorable. Mais les chercheurs sont allés plus loin, en essayant de comprendre les facteurs qui favorisent le maintien du poids à long terme.

Le rythme reste dans la peau

Deux facteurs sortent du lot. Le premier ne surprendra guère les adeptes : plus on verse dans le régime à répétition, plus la facture est élevée à moyen terme. C’est le redouté « effet yoyo » : après une perte de poids, il est d’usage que le naturel revienne au galop… avec les arriérés. Mais ce facteur est peut-être lié à une prédisposition au surpoids, et il est difficile de lui attribuer un rôle causal.

L’autre facteur est plus intéressant. Les chercheurs ont montré que les gens ayant des habitudes alimentaires irrégulières étaient bien plus à risque de voir la balance s’affoler à long terme. Autrement dit, mieux vaut prendre des repas à heures fixes que manger sur le pouce et n’importe quand. Un résultat corroboré par une autre étude récemment menée en Grèce.

Le lien entre nutrition et métabolisme est complexe et encore mal compris, mais il est établi que manger à heures fixes influe sur les rythmes métaboliques, qui jouent eux-mêmes un rôle sur la prise de poids. Indépendamment de ce que l'on mange, il importe aussi de faire attention au moment où l'on mange.

Une question de mode de vie

Les nutritionnistes savent bien que l'emploi du temps joue un rôle important dans la prise de poids : ne pas grignoter, manger et dormir à heures fixes sont de bonnes habitudes à prendre, en plus d’une activité physique… régulière, oui. Le surpoids est ainsi très lié au mode de vie global – c'est d'ailleurs ce qui rend l’épidémie d’obésité si difficile à enrayer.

Une autre étude finlandaise s’était penchée il y a peu sur l’obésité infantile. En adoptant une politique volontariste, à base de conseils nutritionnels personnalisés et en développant l’exercice physique à l’école, la municipalité de la ville de Seinäjoki avait réussi à réduire de moitié le surpoids et l’obésité des enfants.

Le signe que l’épidémie d’obésité n’est pas une fatalité, mais qu’il faut des politiques publiques très ambitieuses pour espérer y mettre le holà. Sans quoi le tarif est désormais connu : un kilo par an.

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