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Type 2

Diabète : les femmes qui consomment des édulcorants sont plus à risque

Deux canettes de boissons light par semaine, ou 2 à 3 sucrettes par jour suffiraient à augmenter le risque de diabète de type 2.

Diabète : les femmes qui consomment des édulcorants sont plus à risque AndreyPopov/Epictura




Les édulcorants de synthèse exposeraient à un risque de diabète de type 2 (DT2), même à très faibles doses. C'est ce que révèle une étude française présentée au congrès de la Société francophone du diabète qui se déroule du 28 au 31 mars, à Lille. Le mécanisme de cette association reposerait sur une stimulation des récepteurs au sucre et une variabilité du microbiote entretenue par les édulcorants.

Ces travaux menés à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif), ont débuté en 1993. Entre cette date et 2011, 61 440 femmes participant à l’étude de cohorte E3N, de la MGEN, ont été suivies. Elles déclaraient consommer 1 à 2 canettes de boissons light par semaine, donc des doses très modérées. Pourtant dès ce niveau, les chercheurs ont mis en évidence des augmentations de risque de développer un DT2 par rapport à des femmes qui ne consommaient pas du tout ce type de boissons.

L’étude s’est depuis poursuivie en s’intéressant plus particulièrement aux édulcorants présents dans l'alimentation, sous forme de sucrettes ou de poudre, ainsi que dans les produits laitiers allégés en sucre.

2 à 3 sucrettes par jour

Les résultats, également publiés dans la revue Annales de Nutrition et Metabolisme, sont étonnants en terme de fréquence et de durée de consommation. Plus les femmes consommaient d’édulcorants sous forme de sucrette ou de poudre, plus elles étaient à risque de développer un DT2, avec un risque relatif de 1,83. Et plus elles en utilisaient depuis longtemps, plus le risque augmentait par rapport à des femmes n’en consommant jamais. Le risque était ainsi doublé chez celles qui consommaient des édulcorants depuis 10 ans.

Bien que les chercheurs ne donnent pas de dose seuil, ils ont cependant constaté qu’il suffisait de 2 à 3 sucrettes par jour pour être à risque. Ces résultats sont indépendants des autres facteurs de risque de développer un DT 2, en particulier le poids, l’IMC…

Des mécanismes à élucider

Ces travaux n'établissent cependant pas un lien de causalité entre diabète et édulcorants, mais une association. Et les mécanismes qui permettent de l'expliquer ne sont, pour l'heure, que des hypothèses. La forte appétence pour le sucre que l’on retrouve très souvent chez des personnes consommant très fréquemment des édulcorants peut entraîner une surconsommation calorique, de sucre mais aussi d’autres aliments. En fait, chez ces personnes, les récepteurs au sucre sont donc très activés , une activation entretenue par les édulcorants.

Une autre hypothèse réside dans le microbiote intestinal : la consommation chronique et intense d’édulcorants peut modifier la variabilité du microbiote. Et on sait qu’une simple variabilité des populations bactériennes intestinales peut être associée à une intolérance au glucose, ou à une insulino-résistance.

Les hommes sans doute concernés

Certains édulcorants seraient-ils plus à risque ? Pour Guy Fargherazzi, « de nombreux produits existent, mais nous sommes aujourd’hui incapables de conclure sur la toxicité d’un édulcorant en particulier. Cependant quand l’étude a commencé en 1993, l’édulcorant majeur du commerce était l’aspartame, donc il est très vraisemblable que ce soit l’aspartame qui soit impliqué dans notre étude. Il est vrai qu’aujourd’hui la stévia occupe une large place, mais aucune étude ne dispose aujourd’hui de données fiables et de recul comme notre travail pour conclure à un effet de la stévia. »

Cette étude observationnelle ne s’intéresse qu’aux femmes. Les hommes présenteraient-ils les mêmes risques ? Pour Guy Fargherazzi, les mécanismes pouvant expliquer cette association ne sont pas à priori liés au sexe. Donc elle se retrouverait sans doute, mais il reste à le confirmer par des études.

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