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Désensibilisation

Allergie : un patch pour améliorer la tolérance aux cacahuètes

Une petite étude présentée au congrès d'allergologie fait état de résultats encourageants dans la désensibilisation à l'arachide par un patch.

Allergie : un patch pour améliorer la tolérance aux cacahuètes ruurmo/Flickr




Difficile d’échapper à l’arachide tant elle est omniprésente dans notre environnement alimentaire. Et pourtant, pour de nombreux allergiques, il s’agit d’une question de vie ou de mort. Cette substance est, en effet, la première cause de choc anaphylactique en France. A ce titre, les espoirs suscités par le patch Viaskin sont grands.

Le laboratoire français qui le développe, DVB Technologies, a présenté des résultats encourageants au congrès de l’Académie américaine de l’Allergie, de l’Asthme et de l’Immunologie – qui se tenait du 3 au 6 mars à Atlanta (Etats-Unis). Mais ils doivent encore être confirmés sur de plus grands groupes. Les résultats présentés ne portent, en effet, que sur 18 personnes.

Une tolérance accrue

Inspiré de la désensibilisation, le patch doit réduire la réaction des patients confrontés aux allergènes. Mais qu’en est-il dans les faits ? 116 personnes allergiques – adultes et enfants – ont suivi le traitement pendant 24 mois. Il consiste à appliquer quotidiennement le patch. L’étude réalisée par le laboratoire a étendu le suivi à 36 mois et s’est penché sur l’évolution des enfants qui ont reçu la dose la plus élevée (250 microgrammes), soit 18 au total.

Parmi ce petit groupe de participants, les résultats sont « favorables » sur le plan de l’innocuité, de la réponse au traitement et de la tolérance, affirme le laboratoire dans un communiqué. En effet, 15 enfants sur 18 ont répondu positivement au patch. Les effets secondaires se sont limités à des réactions cutanées légères à modérées.

Preuve que le patch fait effet, la dose provoquant une réaction allergique a considérablement augmenté entre le début de l’étude et le dernier point de suivi, à 36 mois. La « dose réactive cumulée » médiane passe de 44 mg à 1 440 mg de protéine allergisante. C’était justement l’objectif principal de l’étude.

Deux essais supplémentaires

La présentation au congrès d’allergologie s’est aussi penchée sur les marqueurs sanguins de l’allergie. Les anticorps à l’origine de la réaction (IgE ou immunoglobuline E) baissent de 36 % en moyenne. Les IgG4, utilisés comme marqueurs de la désensibilisation, grimpent en revanche de 473 %.

Ces résultats sont enthousiasmants mais devront être confirmés sur de plus larges groupes. Deux essais cliniques de phase III sont envisagés : l’un a été lancé en 2015 et ne concerne que des enfants (4-11 ans) ; l’autre devrait être engagé au premier semestre 2017 auprès de plus jeunes enfants (1-3 ans).

Ces études se déroulent aux Etats-Unis, où le patch a reçu le statut de « traitement de rupture », qui accélère le développement et l’évaluation. Car les investigateurs sont clairs : à l’heure actuelle, l’allergie à l’arachide est un danger de tous les instants. « Même avec un régime extrêmement strict, l’ingestion accidentelle de protéine d’arachide est fréquente et peut être potentiellement mortelle », explique le Dr Wayne Shreffler, coordinateur de l’étude de phase II.



Un patch à condensation

Le patch Viaskin fonctionne sur le même principe que la désensibilisation, en exposant l’organisme à d’infimes doses. L’approche doit élever le niveau de tolérance face à l’allergène. La technologie, en revanche, est novatrice. Le patch continent un antigène sous forme sèche. Il crée une « chambre de condensation » avec l’humidité naturelle de la peau. Celle-ci rend l’antigène soluble. Il pénètre alors les couches supérieures de l’épiderme, où il est exposé aux premières défenses de l’organisme.

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