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QUESTION D'ACTU

Evaluation de 5 codes couleurs

Logos nutritionnels : l'Anses pas convaincue par l'impact sur la santé

L'Agence nationale de sécurité sanitaire n'est pas convaincue par les différents logos nutritionnels. Elle estime qu'ils n'ont pas fourni la preuve d'un impact positif sur l'alimentation.

Logos nutritionnels : l'Anses pas convaincue par l'impact sur la santé BrianAJackson/epictura




Beaucoup de bruit pour rien… Malgré les intenses négociations autour du prochain code couleur, les logos nutritionnels n’ont pas un effet majeur sur les comportements alimentaires. Le verdict est sévère, mais documenté. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de remettre son avis sur la pertinence des différentes signalétiques à l’étude. Aucune d’entre elles ne sort du lot.

La logique de l’Anses est claire comme de l’eau de roche : pour être jugé efficace, un logo nutritionnel doit remplir deux objectifs. D’abord, il doit provoquer une modification des comportements alimentaires. Ensuite, il doit indirectement participer à la réduction des maladies associées au mode de vie (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires). Les experts ont donc évalué les répercussions des cinq codes envisagés par le ministère de la Santé (voir encadré).

Un code peu lisible

Les résultats sont peu concluants et l’Anses pointe plusieurs écueils dans l’ossature même des algorithmes. La population française consomme trop peu de minéraux, vitamines et fibres. A l’inverse, elle cède trop aux sucres et au sel. Mais l’ensemble des logos proposés ne s’intéresse qu’à ce second paramètre. L’information est donc partielle, aux yeux des experts. Elle représente « de façon très imprécise les besoins réels des groupes de population », tranchent-ils.

Autre écueil majeur, celui de la lisibilité. La diversité des étiquetages nutritionnels sur le marché complique déjà la tâche des consommateurs les plus motivés. Ils restent rares puisque moins de 10 % consultent les repères nutritionnels journaliers (RNJ). L’Anses souligne également le caractère inégalitaire de ces logos : les consommateurs déjà intéressés par « la préservation de leur santé » seront les premiers à les utiliser. Sans compter qu’il s’agit d’une estimation globale et qu’elle ne tient pas compte du reste du régime.



La colère de l’UFC-Que Choisir

Après analyse de la littérature, l’Anses conclut qu’il « n’existe aujourd’hui aucune donnée reliant directement la mise en place d’un système d’information nutritionnelle à des déterminants de santé. » Les auteurs du rapport estiment que l’impact d’un logo sur les comportements est loin d’être prouvé. Il pourrait même s’avérer contre-productif en favorisant l’évitement de certains produits.

L’Anses recommande donc qu’après sa mise en place, le code couleur face l’objet d’un suivi afin de confirmer son efficacité. Une conclusion qui suscite l’ire de l’UFC-Que Choisir. « Compte tenu du périmètre de la saisine, l’ANSES ne se prononce bien évidemment pas sur l’efficacité des modèles d’étiquetages en termes d’information des consommateurs », soulève l’association dans un communiqué. Et de citer trois sources qui ont, elles, conclu à l’efficacité du code couleur : l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) et l’UFC-Que Choisir elle-même.

« Il est urgent que le gouvernement se positionne rapidement sur le modèle officiel retenu », exhorte l’association. Il est vrai qu'en l'absence d'expérimentations d'ampleur, difficile de conclure dans un sens ou dans l'autre. Le suivi préconisé par l'Anses pourrait donc réconcilier tout le monde.

Cinq logos, cinq philosophies

Cinq systèmes d’étiquetage nutritionnel simplifié sont en cours d’évaluation après une phase d’expérimentation en conditions réelles d’achat. Deux expriment le bilan global du produit préparé : Nutriscore, élaborée par l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm), et SENS, soumis par la Fédération du Commerce et de la Distribution. Les autres portent sur l’impact des principaux nutriments (Nutricouleurs et Nutrirepère). Ils sont dérivés de systèmes déjà en place, au Royaume-Uni par exemple. S’y ajoute un cinquième score, appliqué en Australie : Health Star Rating.

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