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Stéréotypes : les filles se sous-estiment dès 6 ans

Une étude publiée dans Science, montre que les petites filles associent la qualité d’être « très très intelligent » à un homme plutôt qu’à une femme

Stéréotypes : les filles se sous-estiment dès 6 ans pressmaster/Epictura




Dans certains domaines professionnels, la surreprésentation masculine est flagrante. Lorsque les métiers impliquent des aptitudes physiques particulières, elle est compréhensible. Mais dans les carrières intellectuelles, elle n’a pas de raison d’être. Pourtant, dans le monde, alors que 53 % des titulaires d’une licence scientifique sont des femmes, (et 43 % des docteurs), elles ne comptent que pour 28 % des chercheurs (33 % dans l’Union Européenne), et pour à peine 19 % des ingénieurs au Canada, aux États-Unis et en Allemagne, d’après un rapport de l’UNESCO.

Un déséquilibre qui s’expliquerait, d’après des chercheurs américains, par la solidité de certains stéréotypes sexuels qui laisseraient supposer que les femmes ne peuvent être aussi brillantes que les hommes. Ces stéréotypes seraient actifs chez les petites filles, dès l’âge de 6 ans, expliquent-ils dans un article publié dans la revue Science.

Les hommes censés être plus intelligents

« Nous remarquons que, non seulement les petites filles absorbent les stéréotypes sur l’intelligence dès leur entrée à l’école primaire, mais en plus, elles choisissent leurs activités en se basant sur ces stéréotypes », explique Andrei Cimpian, professeur de psychologie à l’université de New York, et l’un des auteurs de l’étude.

Pour arriver à ces conclusions, en s'associant à une doctorante en psychologie de l’université de l’Illinois (États-Unis), et à Sarah-Jane Leslie, professeur de philosophie à Princeton, il a étudié les réactions de filles et de garçons âgés de 5 à 7 ans, face à un récit décrivant quelqu’un de « très très intelligent ».

Le personnage était asexué, et le récit était totalement vide de référence à un homme ou une femme. Après l’avoir lu, les chercheurs ont demandé aux enfants de choisir à qui le personnage de l’histoire pouvait ressembler, en leur laissant le choix entre quatre photos, dont deux représentaient des hommes, et deux autres des femmes.

Les plus jeunes, garçons comme filles, choisissaient un individu de leur propre sexe. Mais à partir de 6 ans, les filles étaient beaucoup plus enclines à indiquer que le personnage brillant était un homme, se pliant ainsi aux stéréotypes.

Les filles plus persévérantes

Pour compléter cette expérience, les psychologues ont proposé aux enfants de choisir entre deux jeux. L’un d’entre eux était destiné aux enfants « très très intelligents », et un autre aux enfants « qui essaient très très fort ». Et parmi celles qui avaient choisi un homme à l’expérience précédente, beaucoup choisissaient la deuxième version du jeu.

Des recherches de la même équipe, mais effectuées sur des adultes, avaient montré une corrélation claire entre les métiers pour lesquels on s’attend à ce que les professionnels soient brillants - principalement les carrières scientifiques - et ceux où les femmes sont sous-représentées.

« Ce travail fournit un aperçu de l’intransigeance des disparités homme-femme dans les sciences et les mathématiques, explique David Moore, directeur du programme de sciences du développement à la National Science Foundation américaine. Il souligne l’importance d’attaquer le problème de disparité des genres dans la société, en montrant que cette même société les entretient et nous influence, dès notre plus jeune âge. »

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