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QUESTION D'ACTU

Dessins animés, poupées, puzzles

Les princesses Disney entretiennent des stéréotypes sur la femme

Regarder des films Disney et jouer avec les produits dérivés favorisent bien les idées reçues sur l'homme et la femme. Une étude, menée sur 198 enfants, le montre.

Les princesses Disney entretiennent des stéréotypes sur la femme Loren Javier/Flickr




De Blanche-Neige à Elsa, la Reine des Neiges, les princesses Disney ont parcouru un long chemin. Autrefois mièvres et limitées à leur beauté, elles ont pris leur indépendance, à l’image de Merida (Rebelle). Mais la prudence reste de mise avec ces personnages féminins, avertit une équipe de la Brigham Young University (Provo, Utah, Etats-Unis). Car ces jolies jeunes filles véhiculent toujours des stéréotypes genrés, dans les films mais aussi à travers les produits dérivés, expliquent les chercheurs dans la revue Child Development.

198 enfants

Un château surmonté de feux d’artifice, accompagné d’une musique gravée dans l’esprit de tous les enfants et leurs parents : le symbole des studios Disney est un gage de qualité en matière de dessins animés. La plupart des pères et mères s’y réfèrent au moment de choisir un dessin animé. Un symbole fort mais aussi synonyme de sexisme. En effet, les princesses Disney véhiculent des clichés sur les hommes et les femmes qui ne sont pas toujours au bénéfice des petites filles.

Pour le démontrer, l’équipe a sélectionné un groupe de 198 enfants âgés de 5 ans. En questionnant leurs parents et leurs enseignants, les chercheurs ont évalué leur exposition aux dessins animés et aux produits dérivés – jouets, poupées, dinettes, puzzles… Ils ont aussi proposé aux enfants une tâche qui consistait à trier des jeux « pour fille » (poupées, services à thé), « pour garçon » (figurines d’action, boîtes à outils) et neutres (puzzles, peinture). Les jeunes participants des deux sexes réagissaient plus aux stéréotypes genrés s’ils entraient régulièrement en contact avec les princesses Disney.

Perte de confiance et hésitations

Les dessins animés qui ont fait le studio sont au cœur de cette étude : 96 % des fillettes et 87 % des garçons en ont regardé au moins un. Les garçons se montrent en revanche moins attirés par les poupées des princesses : 4 % jouent avec contre 61 % des filles. Cette passion féminine n’est pas sans risque : les demoiselles qui adhèrent ont tendance à considérer que certaines expériences leur sont interdites.

« Elles n’ont pas autant confiance en elles face aux maths et aux sciences, illustre Sarah Coyne, qui signe la publication. Elles n’aiment pas se salir, elles vont donc moins tenter et expérimenter des choses. » Il faut dire qu’à l’exception de Mulan et ses guerres contre les Huns, Cendrillon et son ménage, ainsi que Pocahontas, reine de la forêt, peu de princesses « traditionnelles » mettent les mains dans le cambouis. Les films les plus récents se montrent un peu plus flatteurs à l’égard de la condition féminine. La guerrière écossaise rousse Merida en est le fier exemple.

Des princesses sexualisées

Mais il n’y a pas que sur le comportement que l’industrie Disney agit insidieusement. Son imagerie véhicule aussi un idéal de la minceur dès le plus jeune âge. Sauriez-vous citer une princesse aux courbes généreuses ? Rien d’étonnant à cela : toutes cultivent une ligne idéale… et étrangement similaire à travers les différents dessins animés.
Sarah Coyne y voit une dérive dangereuse, car les fillettes mal dans leur peau se tournent souvent vers ce modèle. « Les princesses Disney représentent les premiers exemples d’exposition à l’idéal de minceur, analyse-t-elle. En tant que femmes, nous y sommes exposées toute notre vie, et cela commence réellement avec Disney, à l’âge de 3 ou 4 ans. » Sur ce point, même les princesses les plus modernes ne peuvent pas servir de contre-exemple.

Plus inquiétant encore : certaines princesses sont sexualisées lors de leur présentation sur les produits dérivés. Courageuse, indépendante, la rebelle Merida s’est vue privée de son arc et ses flèches sur les goûters et boîtes de soupe. La transformation a été pointée du doigt par quelque 260 000 internautes, signataires d’une pétition intitulée Keep Merida Brave (Laissez Merida être rebelle). « Disney l’amincit, la sexualise », dénonce Sarah Coyne. La chercheuse explique avoir eu une longue discussion avec sa fille, alors âgée de 3 ans, à la sortie du film et face aux rayons du supermarché.

Un contre-pouvoir des princesses ?

Ce discours, les parents ne l’ont pas toujours avec leur progéniture. Pourtant, l’étude l’a montré : parler du film après sa diffusion limite l’impact des stéréotypes sur le comportement et le bien-être. Sarah Coyne recommande aussi de varier les dessins animés visualisés.

Les conseils de la chercheuse ne s’arrêtent pas là. Les garçons semblent moins gênés par les stéréotypes véhiculés par l’industrie Disney. De fait, leurs modèles sont bien plus valorisants : le prince charmant et courageux, qui se porte au secours de sa princesse, le super-héros – Marvel ayant été racheté par la compagnie de Mickey – ou encore le brave soldat. Conséquence : les garçons ont une meilleure estime de leur corps et aident davantage les autres. De quoi ravir Iron Man et John Smith.

Un « contre-pouvoir » à ces héros masculins, par l’intermédiaire de personnages féminins plus forts, pourrait apporter une solution idéale. A quand un film où la princesse porte secours à son aimé ? La solution pourrait venir de la filiale super-héros de Disney : Marvel n’exclut pas de consacrer un film entier à la Veuve Noire, membre des Avengers.

Source : Howie Muzika/Flickr

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