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QUESTION D'ACTU

Jeux d’argent et de hasard

Poker, paris : les joueurs plus traumatisés dans leur enfance que les autres

Les joueurs qui ont développé une addiction aux jeux d'argent ont vécu plus de traumatismes, avec toutefois des différences entre les hommes et les femmes.

Poker, paris : les joueurs plus traumatisés dans leur enfance que les autres payphoto/epictura




Les jeux d’argent et de hasard (JAH) servent-ils d’exutoire à une population blessée par la vie et par ses coups durs ? Les résultats d’une étude française publiée dans la revue Annals of Clinical Psychiatry le suggèrent. L’étude se penche en effet sur le parcours des joueurs et des joueuses qui ont développé un rapport addictif avec les JAH.

Les auteurs ont comparé les données de 332 « joueurs problématiques » (JP) avec celles de 25 314 « joueurs non problématiques » (JNP, joueurs occasionnels). Ces observations permettent de dépeindre le profil type du joueur « accro » : un homme assez jeune (25-34 ans), célibataire, peu diplômé, sans emploi, avec une plus forte propension à consommer des substances psychoactives et une enfance difficile.
Un profil que la littérature a déjà établi à plusieurs reprises. « Toutefois, ces résultats doivent être nuancés selon les différences de sexe », écrit l’auteur, Céline Bonnaire, de l’Université Paris-Descartes.

Décès, conflits, violences

Les travaux ont précisément pour objectif de fournir une analyse plus fine de ces joueurs problématiques. Par exemple, parmi ce groupe, les hommes étaient globalement plus jeunes que les femmes, et plus souvent célibataires qu’elles. Par ailleurs, les deux sexes ont rapporté plus de détresse psychologique que chez les JNP, mais cela était plus marqué encore chez les femmes.

Globalement, les JP ont subi plus de traumatismes pendant leur enfance que les JNP, parmi lesquels le décès ou la maladie d’un parent, des conflits parentaux lourds, un climat de violences et des problèmes d’argent.

Dans les douze mois précédant l’enquête, les chercheurs observent davantage de violences sexuelles chez les JP que chez les JNP, avec une surreprésentation des hommes victimes de ces violences. Les femmes étaient, elles, davantage victimes de violences physiques. Enfin, on trouve parmi les JP plus de veuves « accro » aux jeux que de veufs, même si la proportion de veuves parmi les joueuses n’est pas plus élevée qu’en population générale.
 

Drogues

Enfin, concernant les substances psychoactives, les auteurs remarquent un usage plus répandu parmi les JP que parmi les JNP, qu’il s’agisse de tabac, d’alcool, de cocaïne ou d’héroïne. Les femmes « accro » au jeu avaient tendance à consommer plus de tabac que les hommes « accro », plus enclins à fumer du cannabis.

Les différences de sexe se retrouvent aussi dans le choix des jeux. Si globalement, les JP jouaient davantage à la loterie que les JNP, les chercheurs ont observé que les hommes pariaient plus aux courses hippiques, quand les femmes jouaient davantage aux jeux de grattage.

Les chercheurs suggèrent de cibler les campagnes de prévention ou de prise en charge de l’addiction aux JAH en fonction de ces spécificités de genre, dont la compréhension reste encore à développer.

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