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Grossesse : consommer trop de poisson augmente le risque d'obésité infantile

Manger du poisson plus de trois fois par semaine au cours de la grossesse pourrait avoir un impact sur le poids des enfants entre 4 et 6 ans, selon les conclusions d'une étude européenne.

Grossesse : consommer trop de poisson augmente le risque d'obésité infantile SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




Les grandes consommatrices de poissons devraient freiner leurs envies au cours de la grossesse, suggère une étude parue ce lundi dans la revue JAMA Pediatrics. En effet, selon ces travaux européens, les enfants exposés in utero à des quantités importantes de poissons sont plus à risque d’obésité entre 4 et 6 ans.

« On s’intéresse à la consommation de poissons chez la femme enceinte pour 2 raisons, explique à Pourquoidocteur Marie-Aline Charles, directeur de recherche Inserm (1) et l’une des auteurs de l’étude. La première est que le poisson est une source de nutriments très importants pour le développement cérébral de l’enfant, en particulier les poissons gras riches en acide gras oméga 3. Mais ces mêmes poissons sont une source de contamination, notamment au mercure, qui est défavorable au développement de l’enfant. »


8 000 enfants en surpoids ou obèses

Jusqu’à présent, les chercheurs ont étudié l’influence de cet aliment sur la croissance fœtale ou la prévention de certaines complications liées à la grossesse. Ces travaux sont les premiers à s’intéresser à la croissance post-natale des enfants.
Pour cela, l’équipe de recherche européenne a étudié plus de 26 000 couples mère-enfant dans 10 pays d’Europe, dont la France, et les États-Unis. Durant 6 ans, ils ont suivi la courbe de corpulence des enfants nés entre 1996 et 2011.

La consommation de poissons des mères varie grandement d’un pays à l’autre. En Belgique, les femmes mangent à peine une portion de poisson par semaine, tandis que les Espagnoles en mangent près de cinq fois.
En France, les futures mères respectent les recommandations et se délectent d’un plat de poisson moins de 2 fois par semaine. A partir de ces résultats, les chercheurs ont estimé que plus de 3 portions par semaine est une consommation importante, et à risque pour les enfants.

« En effet, on a observé que les plus exposés présentent une croissance accélérée entre 0 et 2 ans, puis un développement excessif de la masse grasse entre 4 et 6 ans », indique la chercheuse française. Au total, au cours du suivi, plus de 8 200 enfants ont présenté un rebond d’adiposité dès leur plus jeune âge, et plus de 8 400 sont en surpoids, ou obèses, à 4 et 6 ans.


Un lien avec des perturbateurs endocriniens

Pour expliquer cette association les chercheurs évoquent la présence de polluants organiques dans la chaire de ces animaux. « Chez l’homme, la consommation de poisson constitue la principale source d’exposition aux perturbateurs endocriniens, écrivent les auteurs. Et des études en laboratoire ont montré que ces éléments contenus dans le poisson provoquent l’accumulation de gras dans le tissu adipeux, ce qui favorise la prise de poids de ces derniers. On suppose que ces toxiques agissent sur le métabolisme des lipides en perturbant des voies cellulaires et altérant l’expression de certains gènes. »

Toutefois, Marie-Aline Charles souligne que l’effet des polluants environnementaux n’est qu’une hypothèse qui doit être confirmée. « Les poissons gras comme le saumon, le thon, les sardines ou les maquereaux sont les plus contaminés mais aussi ceux qui apportent le plus d’acides gras oméga 3. De ce fait, on ne veut pas que nos résultats soient un argument pour arrêter de manger du poisson. Ce qu’il faut c’est ne pas en manger en grosse quantité afin d’éviter l’accumulation de ces molécules », préconise-t-elle.


(1) Médecin épidémiologiste à l’Inserm, Marie-Aline Charles dirige l’unité mixte Ined-Inserm-EFS « Elfe », première étude longitudinale française consacrée au suivi des enfants, de la naissance à l’âge adulte, qui aborde les multiples aspects de la vie de l’enfant sous l’angle des sciences sociales, de la santé et de la santé-environnement.

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