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Pandémies, antibiorésistances

Santé dans le monde : les donateurs négligent les grands fléaux

Des milliards de dollars sont alloués chaque année à la santé publique dans le monde. Mais une trop grosse part revient aux Etats et n'aide pas à organiser la coopération internationale.

Santé dans le monde : les donateurs négligent les grands fléaux La lutte contre Ebola a été freinée par le manque de coopération internationale (Michael Duff/AP/SIPA)




La santé internationale ne progresse pas. Ce n’est pas faute de dons : les 8 plus grands donateurs en 2013 (France, Australie, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Suède, Royaume-Uni, Etats-Unis) ont alloué 22 milliards de dollars – soit 19,7 milliards d’euros – à la santé mondiale. Mais d’après une étude parue dans The Lancet, ces fonds sont mal répartis. Une trop grande part est destinée aux pays et pas à la coopération entre les Etats.

 

Allouer plus d’argent à la coopération

« La lente réponse à la crise d’Ebola en Afrique de l’ouest suggère que des failles importantes existent dans le financement des fonctions mondiales », établissent les auteurs en préambule de leur étude. Ils ont adopté une nouvelle approche pour estimer le rôle des dons dans la santé publique. Sur les 22 milliards alloués en 2013, l’immense majorité a été envoyée à des Etats à niveau de revenu faible ou modéré.

Seuls 21 % des financements internationaux – soit 4,7 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) – ont été destinés à des problématiques mondiales, comme la prévention des pandémies ou la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Aux yeux des chercheurs, c’est le signe d’un décalage entre le soutien des donateurs et les besoins. Ainsi, 3 milliards de dollars ont été consacrés à la coopération internationale (préparation des pandémies, etc). C’est moitié moins que la somme nécessaire à l’élaboration d’un système solide, d’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Prendre soin des populations marginalisées

« Nous devrions investir dans les fonctions internationales essentielles, puisque ces investissements profiteraient aux personnes démunies, où qu’elles vivent, y compris dans les pays à revenu modeste, estime le Dr Marco Schäferhoff, directeur adjoint de SEEK Development à Berlin (Allemagne). Des pays comme la Chine et l’Inde profiteraient beaucoup d’une structuration du marché pour réduire les prix des médicaments et accroître les efforts internationaux pour contrôler la tuberculose multi-résistante. »

Plus d’attention doit être accordée aux populations marginalisées, y compris dans les pays à revenu moyen. « Le meilleur moyen que les donneurs améliorent la santé des personnes pauvres dans les pays à revenu modeste, c’est en investissant dans la recherche et le développement sur les maladies négligées, la préparation aux épidémies et les autres fonctions mondiales de la santé, conclut Lawrence Summers, co-auteur et professeur d’économie à l’université Harvard (Cambridge, Massachusetts, Etats-Unis). Ces investissements amélioreront les outils existants, baisseront les prix des médicaments et amélioreront la coordination internationale pour rendre plus efficaces et moins coûteux les services de santé à destination des personnes démunies. »

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