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QUESTION D'ACTU

Recommandations élaborées en 2009

Chirurgie bariatrique : les indications doivent évoluer

ENQUÊTE - D’ici 2020, 500 000 Français devraient avoir subi une chirurgie de l’obésité. Les bienfaits de cette intervention dans l’obésité et les maladies associées ne sont plus à démontrer. Des efforts restent à faire dans le domaine du suivi à long-terme : près d’un patient sur deux est perdu de vue.

Chirurgie bariatrique : les indications doivent évoluer Audrey Vaugrente/Pourquoidocteur




La Haute Autorité de Santé (HAS) a fixé les règles qui régissent la chirurgie bariatrique en 2009. Depuis, les techniques ont évolué, tout comme les possibles indications. « Il y a eu tellement de publications scientifiques depuis 5 ans qu’il faut maintenant réévaluer les indications », estime le Pr David Nocca, chirurgien digestif à Montpellier (Hérault) qui a participé à l’élaboration du texte de 2009.

Selon le texte élaboré par la HAS, la chirurgie bariatrique n’est pas recommandée aux mineurs. « Cela ne veut pas dire qu’elle l’interdit. Dans certaines équipes qui s’occupent d’adolescents, il n’est pas impossible de l’envisager parce qu’il n’y a pas d’alternative », souligne le Pr François Pattou, chef du service de chirurgie générale et endocrinienne au CHRU de Lille (Nord). En effet, les risques de l’obésité pour la santé des adolescents sont aussi graves que chez l’adulte. C’est pourquoi, chaque année, une centaine d’adolescents subissent une chirurgie de l’obésité.

Concentrer l’activité à quelques centres

Une étude menée en Arabie saoudite et publiée dans Obesity Surgery semble pencher en faveur d’un élargissement des recommandations. Sur 659 jeunes patients, seuls 12 ont présenté des complications post-opératoires (4 %), tandis que 90 % ont connu une amélioration des maladies associées à leur obésité. Opérer les adolescents est d’autant plus envisageable que plus les patients sont jeunes, plus les résultats de l’intervention sont positifs.

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Pr David Nocca, spécialiste de la chirurgie digestive : « Les meilleurs résultats s’observent chez les 18-25 ans, probablement parce que l’obésité n’a pas encore fait beaucoup de dégâts au niveau psychologique. »

 


Mais l’activité est très dispersée. Certains centres ne pratiquent qu’une à deux interventions de ce type par an. « C’est tout de même une opération très raffinée. On a intérêt à concentrer cette activité, parce que c’est plus compliqué d’opérer des adolescents », conclut François Pattou. C’est pourquoi la HAS réfléchit à élaborer des recommandations spécifiques à ce public.

Travailler sur la pertinence des soins

Le Royaume-Uni, qui opère moins, a déjà décidé d’élargir le profil des patients éligibles à la chirurgie bariatrique. Désormais, des patients moins obèses mais diabétiques pourront en bénéficier. Une solution qui fait sens, selon le Pr David Nocca, dans la mesure où elle permet des économies de santé.

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Pr David Nocca : « On s’aperçoit qu’il y a un impact métabolique majeur. Le bénéfice pour le patient et la société à long terme est évident. »

 


Si les pays commencent à élargir les critères de la chirurgie bariatrique, c’est aussi dans le but d’optimiser les soins. Mais aux yeux du Pr François Pattou, l’objectif ne doit pas être d’élargir le nombre de personnes opérées. « Le nombre n’est pas trop élevé, mais il n’est peut-être pas au bon endroit. On peut imaginer que certains patients ne sont pas ceux qui en bénéficient le plus, et que ceux qui en profiteraient ne sont pas au courant que l’intervention existe, estime ce spécialiste. La pierre angulaire de l’indication, c’est l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Mais on se rend compte que ce n’est pas forcément le seul critère. »

La pertinence des soins est au cœur de la démarche de l’Assurance Maladie. Pour cela, elle a mis en place une labellisation des centres spécialisés. Une mesure pour laquelle Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO).

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Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO : « Il faut qu’il y ait moins de centres qui opèrent, mais de plus en plus sécurisés. J’ai demandé une formation spécifique des diététiciens. »

 

Lisez la suite de notre enquête : 

- Chirurgie bariatrique : un opéré sur deux n'est pas suivi

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