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Cancers : le Pr Vernant veut réguler les prix des médicaments





Les Rencontres de la cancérologie française s’ouvrent ce mercredi à Lyon par un cri d’alarme. Dans un entretien publié hier par La Croix et repris aujourd’hui par plusieurs journaux, le Pr Jean-Paul Vernant dénonce « le niveau de prix presque immoral » que peuvent atteindre certaines molécules anticancer. « Il arrivera un jour où même des pays riches comme le nôtre n’arriveront plus à délivrer ces médicaments », avertit ce professeur d’hématologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
En s’appuyant sur une étude réalisée par une centaine d’onco-hématologues, ce spécialiste rappelle que le coût des nouvelles molécules a pratiquement doublé en dix ans, faisant passer le montant moyen du traitement de 3.700 euros à 7.400 euros par mois.

Avec le développement des traitements sur-mesure, le prix de ces médicaments va peser de plus en plus sur la collectivité. Exemple cité par le Pr Vernant dans les colonnes du quotidien : le cancer du poumon. « A l’avenir, il est possible qu’on dispose de 5 à 10, 20 peut-être même 30 médicaments différents pour ce seul cancer ». Avec moins de patients à traiter pour chaque type de cancer du poumon, le prix de ces produits va mécaniquement s'envoler.
Le Pr Vernant plaide pour un nouveau système de régulation dans lequel le laboratoire pourrait amortir dans un premier temps son investissement de départ et « déterminer ensuite ce qui pourrait être un bénéfice raisonnable et moralement acceptable par la firme ».

Mais cette négociation avec l’industrie pharmaceutique n’empêchera pas une réflexion éthique et un débat de société. Certaines molécules coûteuses ne prolongent la vie des patients que de deux ou trois mois. Doit-on les prendre en charge ? Cette question terriblement brutale a déjà été évoquée dans d’autres pays.

Jusqu’où la collectivité pourra-t-elle assurer une prise en charge à 100 % ? Avec 1000 nouveaux cas par an, la leucémie myéloïde est un bon exemple. L’arrivée du Glivec, rappelle le Pr Vernant, « a radicalement changé le pronostic de près de 80 % des patients ». Mais les personnes doivent prendre à vie ce médicament qui coûte 30.000 euros par an (27.720 euros, selon le laboratoire). « Il arrivera un moment où la collectivité ne pourra plus payer », souligne le Pr Vernant.
Le spectre d’une médecine à 2 vitesses se profile déjà. En Angleterre, les autorités ont décidé de ne pas prendre en charge les molécules de 2ème et 3 ème génération prescrites à des patients qui font des résistances au Glivec. Pour « assurer leur survie », calcule l’hématologue, ils doivent débourser 70.000 euros par an. 

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