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QUESTION D'ACTU

Pertinence des actes contestée

Examens d'IRM : les radiologues contredisent la sécu sur les abus

Les radiologues réagissent à la remise en cause par la Sécu de la pertinence de certains examens IRM. Pour eux, le pays est sous-doté en machines, et l'IRM est indispensable pour certaines pathologies.

Examens d'IRM : les radiologues contredisent la sécu sur les abus GELEBART/20 MINUTES/SIPA




Economiser 2,9 milliards d’euros sur la santé, tel est l'objectif de l’assurance-maladie en 2015. Pour y arriver, la Sécurité sociale a rédigé un rapport dans lequel elle formule 25 pistes d'économies. Dans ce document, elle remet par exemple en question la pertinence de certains actes d’IRM. En rappelant que le parc d’équipement a connu une « croissance très rapide » à la suite de la « politique volontariste d’augmentation du nombre de machines » « poursuivie dans le cadre du plan Cancer 2 ». Selon ce rapport, « cette croissance très rapide du parc risque d’encourager la multiplication du nombre d’examens, y compris pour des indications qui, comme sur l’ostéoarticulaire, sont discutables en termes de pertinence de la prescription ». Propos contre lesquels les radiologues sont aujourd'hui vent debout !

La France sous-dotée comparé à ses voisins européens
Du côté de la Société Française de radiologie (SFR), on rappelle en effet qu'avec 10,7 IRM par million d’habitants contre 20 en moyenne en Europe et près de 30 en Allemagne et au Danemark, la France se situe toujours aux dernières places de l’Europe de l’Ouest.
De plus, la Société insiste sur le fait que le parc actuel est loin de satisfaire toutes les demandes des patients français. « Plus de 30 jours c’est le délai moyen, persistant depuis plus de 10 ans, pour obtenir un rendez-vous IRM dans une situation d’urgence oncologique. » Elle note même dans certains cas, « des pointes à plus de 50 jours dans certaines régions, situation qui creuse de manière inacceptable les inégalités », souligne-t-elle.

« L'augmentation d'équipements supplémentaires faible »
Pour cette raison, la SFR interpelle ce mercredi les autorités de santé. « Comment, face à ce tableau, ne pas juger incohérente et dangereuse la récente présentation par l’Assurance Maladie de la croissance du recours à l’IRM en France. » Surtout que, pour la SFR, la croissance « très rapide » de l'augmentation du nombre de machines dont parle l'Assurance maladie n'est pas réelle. « De quelle croissance très rapide parle-t-on au regard du retard abyssal de la France par rapport aux pays d’Europe de l’Ouest et par rapport aux besoins ? »
En effet, pour l’année 2013, 38 équipements supplémentaires ont été installés en France soit un taux d’augmentation de 5,9 %. « Un des plus faibles de ces 10 dernières années, là où les professionnels réclament un plan massif de rattrapage », conclut la Société Française de Radiologie.

L'IRM, un examen indispensable dans de nombreuses pathologies
Même son de cloche du côté du Syndicat des Radiologues Hospitaliers (SRH) qui souligne que l’IRM fait partie « des innovations majeures ayant participé à l’amélioration des soins dans les quinze dernières années dans l’ensemble des pays développés. »
Pour conclure, ce syndicat souligne qu'aujourd'hui, « l’IRM est devenue indispensable dans la prise en charge de nombreuses pathologies notamment neurologique et cancérologique (comme l’attestent notamment le plan AVC et le cancer 3). »
« L’augmentation du recours à l’IRM en France est une nécessité qu’il est inepte de regretter sans prendre en considération son impact sur la réduction de la mortalité ou des invalidités que ces examens permettent en optimisant les décisions thérapeutiques », conclut le SRH.

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