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Santé métabolique

Obésité : l’hormone du stress serait à l’origine du diabète

Les hormones du stress seraient le principal facteur du diabète lié à l’obésité, selon une nouvelle étude.

Obésité : l’hormone du stress serait à l’origine du diabète Kongga/istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont remarqué que la suralimentation chez les souris augmente leur hormone du stress.
  • Des expériences supplémentaires ont démontré que cette hausse des hormones du stress pourrait être responsable du risque accru de diabète chez les obèses.
  • Cette découverte - si elle se confirme - pourrait aboutir à de nouvelles approches thérapeutiques pour lutter contre la résistance à l’insuline et le diabète.

Selon l’Institut Pasteur de Lille, l’obésité est le premier facteur de risque du diabète et 80 % des obèses sont diabétiques. Pour expliquer cette association, de nombreux médecins avancent qu’un embonpoint trop important entraîne une altération de la façon dont l'insuline envoie des signaux dans le foie et les cellules adipeuses.

Des chercheurs de la faculté de médecine Robert Wood Johnson de l’université Rutgers ont fait une découverte qui remet en cause cette hypothèse. Ils assurent que ce sont les hormones du stress – et non une signalisation cellulaire altérée de l’insuline – qui seraient le principal facteur du diabète lié à l’obésité.

Leur découverte a été présentée dans la revue Cell Metabolism, le 21 octobre 2024.

Diabète : le stress de la suralimentation jouerait un rôle

Pour comprendre les mécanismes derrière le diabète des personnes souffrant d’obésité, les chercheurs ont étudié des souris qui mangeaient plus que nécessaire. Ils ont remarqué que cette suralimentation entraînait une hausse d'une des hormones du stress, la noradrénaline en quelques jours, "indiquant la rapidité avec laquelle le surplus de nourriture stimule le système nerveux sympathique".

Pour déterminer l’effet de ces composés organiques sur la santé métabolique, l’équipe a réuni des rongeurs modifiés génétiquement pour ne pas produire de catécholamines (terme désignant toutes les hormones du stress) en dehors de leur cerveau et de leur système nerveux central. Elle les a alimentés avec une nourriture riche en graisses et en sucre favorisant l'obésité. Au terme de l’expérience, bien que les animaux aient mangé autant de calories et soient devenus tout aussi obèses que leurs congénères “normaux”, ils n'ont pas développé de diabète.

"Nous avons été ravis de constater que nos souris mangeaient autant, car cela indique que les différences de sensibilité à l’insuline et l’absence de maladie métabolique ne sont pas dues à une réduction de l’apport alimentaire ou à une réduction de l’obésité, mais à une réduction considérable des hormones de stress. Ces souris ne peuvent pas avoir de hausse des hormones de stress qui neutralisent l’insuline. Par conséquent, la résistance à l’insuline ne se développe pas pendant le développement de l’obésité", indique le Dr Christoph Buettner, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Pour lui, ses travaux pourraient aider à expliquer pourquoi certaines personnes obèses développent un diabète alors que d’autres non, ou encore pourquoi le stress peut aggraver le diabète même avec une faible prise de poids.

Diabète et stress : vers de nouveaux traitements ?

Pour le chercheur, la hausse des taux de catécholamines serait ainsi "le mécanisme fondamental sous-jacent à la résistance à l’insuline dans l’obésité". "Le stress et l’obésité, en substance, agissent par le biais du même mécanisme de base pour provoquer le diabète, par l’action des hormones de stress", précise-t-il.

L’étude remarque par ailleurs que compte tenu des résultats obtenus, les médicaments qui réduisent les catécholamines devraient aider à prévenir ou à traiter le diabète. Pourtant, les données actuelles recueillies sur ces traitements – prescrits par exemple pour soigner l'hypertension artérielle – ne montrent pas d'effets bénéfiques majeurs sur le diabète. "Cela peut être dû au fait que les médicaments actuels ne bloquent pas les récepteurs concernés ou qu'ils affectent le cerveau et le corps de manière complexe", estime le Dr Buettner. Toutefois, il est persuadé que sa découverte pourra aider à développer des approches thérapeutiques contre le diabète se concentrant sur la réduction des hormones du stress plutôt que sur le ciblage de la signalisation de l’insuline.

Mais pour le moment, le scientifique prévoit de mener de nouvelles études sur les humains pour confirmer ses conclusions. "Nous aimerions aussi étudier si la suralimentation à court terme, comme certains d'entre nous en font l'expérience pendant les vacances en prenant 2 à 4 kilos, augmente la résistance à l'insuline avec une activation accrue du système nerveux sympathique", ajoute-t-il.

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