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Obésité infantile

Enfants : l’obésité sévère peut réduire de moitié leur espérance de vie

Une nouvelle étude montre que les enfants qui souffrent d'obésité sévère à 4 ans, peuvent voir leur espérance de vie réduite de moitié.

Enfants : l’obésité sévère peut réduire de moitié leur espérance de vie Gratsias Adhi Hermawan/istock




L'ESSENTIEL
  • Selon une nouvelle étude, un enfant qui souffre d'obésité sévère à l'âge de 4 ans et qui ne perd pas de poids a une espérance de vie de seulement 39 ans
  • Son risque de développer un diabète à 35 ans est de 45 %.
  • La perte de poids dans l'enfance permet de réduire les effets néfastes de l'obésité infantile sévère sur l'espérance de vie.

Un enfant souffrant d’obésité sévère à 4 ans, sans jamais perdre de poids pour retrouver un IMC plus faible, a une espérance de vie de seulement 39 ans. Voici le constat inquiétant d’une étude de modélisation présentée lors du Congrès européen de l’obésité à Venise qui conduit les chercheurs à affirmer que l’obésité infantile est une maladie potentiellement mortelle.

Diabète, espérance de vie : l’obésité infantile sévère a des effets à long terme

Pour mieux comprendre l’impact à long terme de l’obésité infantile sur la santé, les chercheurs ont créé un modèle d’obésité s’appuyant sur quatre variables : l’âge d’apparition, la durée de l’obésité, les risques irréversibles (effets sur la santé qui persistent même après une perte de poids) et la gravité de l’obésité. Pour ce dernier, l’équipe a utilisé le score Z de l’IMC qui mesure l’écart existant entre l'IMC de l’enfant et l’IMC normal pour son âge et son sexe (0 : poids normal, 2 : obésité, 3,5 : obésité sévère).

Pour mettre au point leur modèle, les scientifiques ont également repris les données de 50 études cliniques existantes sur l'obésité et les comorbidités liées à l'obésité, telles que le diabète de type 2, les événements cardiovasculaires et la stéatose hépatique. Cela représente plus de 10 millions de participants provenant du monde entier dont 2,7 millions étaient âgés de 2 à 29 ans.

Conclusion de leurs calculs : une obésité précoce et sévère pendant l'enfance augmente la probabilité de développer des comorbidités associées. Par exemple, une personne présentant un score Z d'IMC de 3,5 à l'âge de 4 ans et qui ne perd pas de poids en grandissant a 27 % de risque de développer un diabète de type 2 à l'âge de 25 ans. Le risque est de 45 % à 35 ans.

Les travaux des chercheurs ont également montré que souffrir d’obésité pendant ses jeunes années réduit l'espérance de vie. Le nombre d'années perdues augmente avec la gravité. Ainsi, les enfants obèses à l'âge de 4 ans (score Z de l’IMC de 2) qui n'enregistrent pas de perte de poids, ont une espérance de vie de 65 ans (au lieu de 80 ans environ). Elle est de 50 ans avec un score Z de l’IMC de 2,5, et de 39 ans avec un score Z de l’IMC de 3,5.

Si l’obésité apparaît plus tard, l'impact est moindre. Par exemple, un score Z d’IMC de 3,5 à l’âge de 12 ans sans réduction de poids ultérieure donne une espérance de vie moyenne de 42 ans. 

Obésité infantile sévère : la perte de poids “redonne des décennies de vie”

Si l’obésité infantile a des répercussions à long terme, la perte de poids a un effet positif. Par exemple, une personne affichant une obésité précoce sévère (score Z de 4) à 4 ans et ne perdant pas ses kilos en trop par la suite a une espérance de vie de 37 ans et un risque de 55 % de développer un diabète de type 2 à 35 ans. En revanche, si une perte de poids permet de présenter un score Z d'IMC de 2 à l'âge de 6 ans, l'espérance de vie passera à 64 ans et le risque de diabète de type 2 tombera à 29 %.

La modélisation montre également que la perte de kilos en trop rapporte plus d’années de vie pendant l'enfance que si elle a lieu plus tard. "Le modèle d’obésité précoce montre que la perte de poids a un effet frappant sur l’espérance de vie et le risque de comorbidité, en particulier lorsque le poids est perdu tôt dans la vie", indique le Dr Wiedemann qui a présenté l’étude au Congrès européen de l’obésité. 

"Il est clair que l’obésité infantile doit être considérée comme une maladie potentiellement mortelle. Il est essentiel que le traitement ne soit pas reporté jusqu'à l'apparition d'un diabète de type 2, d'une hypertension artérielle ou d'autres « signes avant-coureurs », et qu'il doit commencer tôt. Un diagnostic précoce devrait et peut améliorer la qualité et la durée de vie", ajoute l'expert dans un communiqué.

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