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Santé publique

Être traité par une femme médecin à l'hôpital est associé à un risque moindre de décès

Des chercheurs ont observé que les taux de mortalité, en particulier chez les patientes, étaient plus faibles lorsqu’elles étaient suivies par une femme médecin plutôt qu’un homme médecin. Comment expliquer ce phénomène ?

Être traité par une femme médecin à l'hôpital est associé à un risque moindre de décès Jacob Wackerhausen/IStock




L'ESSENTIEL
  • Les femmes et les hommes médecins pratiqueraient la médecine différemment. Ces divergences auraient alors un impact significatif sur les résultats de santé des patients.
  • L’étude a constaté que le taux de mortalité des patientes était de 8,15 % lorsqu'elles étaient traitées par une femme médecin contre 8,38 % lorsque le médecin était un homme.
  • Les femmes médecins parviendraient à avoir une meilleure communication avec leurs patientes, ce qui permettrait d’améliorer le diagnostic ainsi que le traitement des pathologies.

Existe-t-il des différences quand on est traité par une femme ou un homme médecin ? C’est en tout cas ce que suggère une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine. Les scientifiques ont observé que les patients ont des taux de mortalité et de réadmission à l’hôpital plus faibles lorsqu’ils sont pris en charge par des médecins féminins. Cette différence est encore plus marquée quand ce sont des femmes qui reçoivent les soins.

Un taux de mortalité plus faible chez les femmes soignées par des femmes médecins

Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont analysé les données de réclamations de Medicale, un programme d'assurance maladie pour les personnes âgées de plus de 65 ans et les jeunes personnes handicapées, de 2016 à 2019. Les cas de 458.100 patients de sexe féminin et de 319.800 patients de sexe masculin ont été étudiés. Parmi eux, 142.500 femmes et 97.500 hommes, soit environ 31 % pour les deux panels, ont été traités par des femmes médecins.

Au cours des travaux, l’équipe a évalué les taux de mortalité et de réadmission à l’hôpital des sujets. Les scientifiques ont observé que le taux de mortalité des patientes était de 8,15 % lorsqu'elles étaient traitées par une femme contre 8,38 % lorsque le médecin était un homme. Cette différence, même si elle est plus faible, a aussi été constatée chez les patients masculins. Le taux de mortalité était de 10,15 % lorsqu’ils étaient pris en charge par une femme médecin contre 10,23 % s’ils étaient suivis par un homme médecin. Cette même tendance a été remarquée pour les taux de réadmission à l’hôpital.

Une sous-estimation de la gravité des pathologies par les médecins hommes

Plusieurs facteurs pourraient expliquer ces différences de prise en charge. De précédentes études ont notamment montré que les médecins hommes sous-estiment les niveaux de douleur, les symptômes gastro-intestinaux et cardiovasculaires et le risque d'accident vasculaire cérébral chez les femmes. Sous-estimer la gravité de la maladie pourrait alors entraîner des retards ou des lacunes dans la prise en charge des patientes, selon les responsables de l’étude.

De plus, il semblerait que les femmes médecins parviennent à avoir une meilleure communication avec leurs patientes. Ces dernières fourniraient donc davantage d'informations importantes permettant d'améliorer le diagnostic et le traitement. Les femmes peuvent également être plus à l'aise avec des professionnelles de santé lorsqu’elles doivent subir des examens délicats ou s'engager dans des conversations détaillées.

À l’avenir, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment et pourquoi les hommes et les femmes médecins pratiquent la médecine différemment. "Ces divergences ont un impact significatif sur les résultats de santé des patients (…) Des recherches plus approfondies sur les mécanismes sous-jacents liant le sexe du médecin aux résultats pour les patients, et sur les raisons pour lesquelles le bénéfice de recevoir un traitement de la part de femmes médecins est plus important pour les patientes, ont le potentiel d'améliorer les résultats pour les patients dans leur ensemble", a déclaré le Dr Yusuke Tsugawa, auteur principal de l’étude et professeur associé de médecine et de gestion de la santé à l’Université de Californie à Los Angeles (États-Unis).

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