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Bien-être

Activité physique adaptée : une prescription médicale pour se faire du bien

L’activité physique adaptée (APA) a un impact positif sur la santé. 

Activité physique adaptée : une prescription médicale pour se faire du bien Halfpoint/iStock




L'ESSENTIEL
  • L’activité physique adaptée (APA) correspond aux activités physiques adaptées aux pathologies et aux capacités physiques des personnes malades.
  • L’APA est effectuée grâce à la prescription médicale d’un médecin généraliste ou spécialiste. Elle peut être renouvelée par un médecin ou un kinésithérapeute si le médecin est d’accord.
  • L’APA peut être prise en charge en totalité ou partiellement par certaines collectivités territoriales ou les assurances complémentaires santé.

Depuis le début des années 2000, l’activité physique est un élément important du programme national nutrition santé (PNNS). L’objectif étant l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population. Mais comment adapter le sport à la personne et à son état de santé ? La solution : l’activité physique adaptée (APA), qui correspond aux activités physiques adaptées aux pathologies et aux capacités physiques des personnes malades.

Des activités physiques sur ordonnance

L’inactivité et la sédentarité sont des facteurs de risque de nombreuses affections comme l’obésité, le diabète, la dépression, les cancers, les maladies cardiovasculaires… L’activité physique est quant à elle considérée comme un complément thérapeutique de nombreuses maladies dont celles dites neurodégénératives (Sclérose en Plaques par exemple). Par ailleurs, elle est un élément fondamental du « bien vieillir ».

Ces activités physiques adaptées sont prescrites sur ordonnance, du fait d’une situation de handicap, de perte d’autonomie ou de certaines pathologies. Le but : réduire les facteurs de risques de maladies et leur évolution.

Initialement réservée aux personnes bénéficiant d’une ALD (Affection de Longue Durée), cette possibilité est maintenant étendue aux personnes présentant une maladie chronique et certains facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, la sédentarité, la dénutrition, le surpoids, l’obésité… De même, les personnes en situation de perte d’autonomie, à savoir les bénéficiaires d’un droit attribué par le CDAPH (Commissions des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées, rattachée à la MDPH -Maison départementale des Personnes Handicapées-), les titulaires de la carte mobilité inclusion, les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie, de l’aide à domicile, ou les personnes ayant bénéficié d’un « dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel lié à l’âge » révélant une certaine fragilité.

Des bienfaits reconnus de l’activité physique ordinaire et adaptée

Ce sport sur ordonnance a de nombreux bienfaits sur le bien-être physique, mental, social et sur la santé. En effet, il permet le maintien ou l’amélioration des fonctions motrices, cognitives, des capacités respiratoires et cardiovasculaires. Il constitue un outil de lutte contre de nombreuses maladies chroniques comme le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires ou neurologiques, l’ostéoporose, la dépression… Le sport constitue également un moyen d’établir des liens sociaux, de rencontrer de nouvelles personnes et ainsi de lutter contre l’isolement.

L’activité physique a de nombreux autres effets positifs : elle améliore le sommeil, procure du plaisir, renforce l’estime de soi et diminue le stress, l’anxiété et les angoisses. 

Elle a en effet un impact positif sur les symptômes de nombreuses pathologies, comme par exemple, l’anorexie mentale, comme cela a été évoqué par le Dr Coline Stordeur, pédopsychiatre au Centre de référence maladies rares anorexie mentale à début précoce (APHP, Paris) lors des « Endocrinolympiades » organisées par la Société Française d’Endocrinologie (SFE) le 5 avril, sachant qu’elle devient nocive en cas de pratique dite problématique, c’est-à-dire inadaptée ou en excès.

L'activité physique prévient également les chutes chez les personnes âgées.

Une prescription renouvelable adaptée à la santé

La prescription de l’activité physique adaptée, d’une durée de 3 ou 6 mois renouvelable, doit être effectuée par un médecin généraliste ou spécialiste sur un formulaire spécifique qui précise les objectifs liés à la pratique d’une activité physique adaptée (contrôle du poids, amélioration de la force musculaire…), les précautions à prendre (quand ralentir, quand arrêter…) et les possibles contre-indications. Cette prescription sera donc adaptée à l’état de santé de la personne.

La 1ère ordonnance donne droit à un bilan d’évaluation de la condition physique et des capacités fonctionnelles, ainsi qu’un bilan motivationnel qui sera réalisé par une personne qualifiée en activité physique adaptée. Celle-ci définira alors un programme adapté aux besoins spécifiques de la personne, le type d’activité et ses caractéristiques (durée, fréquence, intensité). La HAS (Haute Autorité de Santé) a émis à ce titre, en 2022, des recommandations de bonnes pratiques.

Des professionnels pas obligatoirement de santé

Les professionnels de l’APA sont : soit un professionnel de santé (masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute ou psychomotricien), soit un enseignant APA-S (titulaire au minimum d’une licence mention STAPS « activité physique adaptée et santé »), un éducateur sportif formé au sport-santé ou encore une personne qualifiée titulaire d’une certification délivrée par une fédération sportive agréée, qui ne sont donc pas des professionnels de santé.

Si le coach sportif APA intervient au domicile de la personne bénéficiaire, il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôts de 50 % puisque cette profession fait partie des services à la personne répertoriés.

Si l’instructeur est un masseur-kinésithérapeute, celui-ci peut, sauf avis contraire du médecin prescripteur, renouveler la prescription initiale à l’échéance de la durée ou du nombre de séances prescrites, ou même adapter le type d’activité, son intensité, sa fréquence et sa durée en fonction des besoins.

Sinon, c’est le médecin initial ou un autre qui effectue le renouvellement.

Une multitude de sports proposée

Les types de sports prescrits sont très variés. Cela peut être : la marche avec ou sans bâton, la course, la natation, le vélo, les activités de renforcement musculaire, les exercices d’assouplissement ou de mobilité articulaire, les exercices cardio ou d’endurance, le yoga, le pilates, la danse, etc.

A l’issue des séances d’APA, la pratique peut être continuée par la personne en autonomie ou avec un éducateur sportif afin de suivre une activité physique « ordinaire ».

Un remboursement possible

Malheureusement, même si le sport adapté relève d’une prescription, la prise en charge par l’Assurance Maladie (remboursement) n’est pas possible. Vous devrez en général régler les frais engendrés par l’APA. Cependant il est possible de bénéficier d’une prise en charge partielle ou totale :

  • par certaines collectivités territoriales, des conseils départementaux ou des communes, qui proposent des aides avec l’appui des agences régionales de santé (ARS), des conseils. Pour le savoir, il faut contacter le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de votre lieu de résidence ;
  • par votre complémentaire santé : sur présentation d’une ordonnance, certaines mutuelles remboursent la pratique d’une APA.

Ne perdons donc pas de vue que pratiquer une activité physique est essentiel pour la santé, que l’on soit en bonne santé ou déjà atteint d’une maladie.

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