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Hépatite C : la guérison d'un malade pourrait conduire à un vaccin

Des chercheurs ont bon espoir de mettre au point un vaccin contre l’hépatite C grâce aux anticorps spécifiques d’une personne qui a réussi à éliminer le virus d’elle-même.

Hépatite C : la guérison d'un malade pourrait conduire à un vaccin SyhinStas / istock




L'ESSENTIEL
  • Les trois quarts des personnes porteuses du virus d’hépatite C développent des infections chroniques qui peuvent durer des années. Un quart des patients, en revanche, parviennent à éliminer le virus spontanément, sans aucun traitement. En examinant les anticorps de l’un d’entre eux, des chercheurs ont découvert un potentiel nouveau moyen de concevoir un vaccin contre l’hépatite C.
  • Ses anticorps avaient deux particularités : ils étaient génétiquement divers, c’est-à-dire encodés par un ensemble de gènes variables, et ils ciblaient trois régions distinctes de l'hépatite C – et pas seulement une seule, comme c’est le cas chez les patients atteints d'infections chroniques qui ne réussissent pas à éliminer le virus d’eux-mêmes.
  • Ces résultats pourraient être à la base de meilleurs candidats au vaccin contre l’hépatite C, car "si on a une réponse dans plusieurs régions, on peut avoir un effet synergique et obtenir ainsi une réponse immunitaire beaucoup plus forte".

Parmi les quelque 70 millions de personnes porteuses du virus de l’hépatite C à travers le monde, les trois quarts développent des infections chroniques qui peuvent durer des années et provoquer une insuffisance hépatique, une cirrhose ou encore un cancer du foie. Un quart des patients, en revanche, parviennent à éliminer le virus spontanément, sans aucun traitement.

En examinant les anticorps de l’un d’entre eux, une équipe de scientifiques dit avoir découvert un potentiel nouveau moyen de concevoir un vaccin contre l’hépatite C.

Hépatite C : certains patients éliminent l’infection spontanément

Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Immunity, les chercheurs des Universités Cornell et John Hopkins, aux Etats-Unis, se sont appuyés sur les analyses de données de personnes qui étaient à risque de contracter le virus entre le début et la fin d’un programme d’observation clinique. Ils ont ainsi obtenu des échantillons de patients qui ont éliminé l’infection par elles-mêmes, et d’autres qui ont développé une infection chronique.

La lutte contre les virus qui évoluent très rapidement, tels que le SARS-CoV-2, la grippe et l’hépatite C, nécessite des anticorps spéciaux appelés anticorps neutralisants à large spectre (bNAbs) qui sont capables, comme leur nom l’indique, de reconnaître et d’éliminer une multitude de souches virales.

"Pour fabriquer un anticorps, le système immunitaire utilise plusieurs ensembles de gènes d’anticorps différents, mais pour quelque raison que ce soit, le système immunitaire des personnes atteintes d'infections chroniques à l'hépatite C [qui ne réussissent pas à éliminer le virus d’elles-mêmes, ndlr] n’utilise qu'un seul gène d'anticorps variable, appelé VH1-69, expliquent les chercheurs dans un communiqué. En outre, la plupart des anticorps bNAbs de ces patients ciblaient une région spécifique du virus, à savoir la couche avant de la protéine E2."

De meilleurs candidats au vaccin contre le virus de l’hépatite C

En utilisant la cristallographie aux rayons X, les chercheurs ont isolé les anticorps d’une personne qui avait spontanément neutralisé trois infections distinctes, et constaté que ceux-ci avaient deux particularités. D’une part, "ces bNAbs étaient génétiquement divers, c’est-à-dire encodés par un ensemble de gènes variables, et pas seulement par un segment du gène VH1-69". D’autre part, "ils ont ciblé trois régions différentes de la protéine E2 du virus", et pas seulement la couche avant.

Ces résultats suggèrent qu’"un vaccin contre le virus de l’hépatite C devrait générer des anticorps bNAbs dans les trois régions de la protéine E2 plutôt que dans une seule région du virus, affirment les scientifiques. Si on a une réponse dans plusieurs régions, on peut avoir un effet synergique et obtenir ainsi une réponse immunitaire beaucoup plus forte." Des informations qui, selon eux, pourraient permettre de "concevoir de meilleurs candidats au vaccin".

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