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Santé intestinale

Microbiote : le manque de fibres tue les bonnes bactéries

Une nouvelle étude confirme l’intérêt majeur des fibres végétales pour conserver les bonnes bactéries de notre microbiome intestinal et ainsi une bonne santé générale.

Microbiote : le manque de fibres tue les bonnes bactéries iLexx / istock




L'ESSENTIEL
  • Pour bien digérer, nos intestins ont avant tout besoin de cellulose, une fibre alimentaire très résistante qui tapisse les parois cellulaires des plantes. Découvertes il y a quelques décennies, les bactéries intestinales capables de digérer la cellulose appartiennent toutes au genre Ruminococcus.
  • En analysant le microbiote intestinal d’humains de différentes époques et régions du monde, les chercheurs ont pu constater que ces bactéries, "au sommet de la chaîne de dégradation des fibres", étaient abondantes parmi les sociétés humaines anciennes, mais rares chez les populations de nos sociétés industrialisées, faute d’un régime alimentaire suffisamment végétal.
  • Privées de fibres végétales, les bactéries Ruminococcus diminuent en nombre dans le microbiote, ce qui conduit à une digestion des fibres plus difficile, et donc à une santé métabolique globalement moins bonne.

"Tout au long de l'évolution humaine, les fibres ont toujours été un pilier de l'alimentation humaine parce qu’elles maintiennent notre microbiome intestinal en bonne santé. Elles étaient un composant principal de l'alimentation de nos ancêtres primates."

A l’inverse, nos régimes alimentaires modernes en manquent cruellement, et d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Science, ce déficit de fibres pourrait bien modifier la façon dont nos intestins digèrent les végétaux et affecter notre bien-être général.

Des bactéries du microbiome capables de digérer la cellulose

Pour bien digérer, nos intestins ont avant tout besoin de cellulose, une fibre alimentaire très résistante qui tapisse les parois cellulaires des plantes. "Or ce n'est pas une tâche facile de dégrader la cellulose, peu de bactéries peuvent le faire", expliquent dans un communiqué les chercheurs à l’origine des travaux. Découvertes il y a quelques décennies, les bactéries intestinales capables de digérer la cellulose appartiennent toutes au genre Ruminococcus. "Celles-ci dégradent la cellulose en produisant de grands complexes protéiques extracellulaires appelés cellulosomes, lesquels transforment les fibres en sucres qui nourrissent toute une communauté de micro-organismes, ajoute-t-ils. Un formidable exploit d'ingénierie."

Or, en utilisant des échantillons de selles pour analyser le microbiote intestinal d’humains de différentes époques et régions du monde, l’équipe internationale de scientifiques a pu constater que ces bactéries Ruminococcus, "au sommet de la chaîne de dégradation des fibres", étaient abondantes parmi les sociétés humaines anciennes, les communautés de chasseurs-cueilleurs ou encore les populations rurales. En revanche, elle a découvert que ces "bonnes" bactéries "sont perdues", autrement dit "rares ou manquantes" dans la flore intestinale des populations de nos sociétés industrialisées, faute d’un régime alimentaire suffisamment végétal.

Un manque de diversité microbienne qui conduit à une digestion des fibres plus difficile

Résultat de cette évolution, un cercle vicieux : privées de fibres végétales, les bactéries Ruminococcus diminuent en nombre dans le microbiote, ce qui conduit à une digestion des fibres plus difficile, et donc à une santé métabolique globalement moins bonne. "Comment pouvons-nous lutter contre ce déclin évolutif et réintroduire cette espèce de bactéries dans l'intestin humain ? Sans doute suivre ce que les médecins et les nutritionnistes recommandent depuis des décennies : manger plus de fibres !", concluent les auteurs de l’étude.

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