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Greffe

Première mondiale : un rein de porc transplanté sur un patient vivant

Des chirurgiens ont réussi à greffer un rein de porc génétiquement modifié sur un patient atteint d’une insuffisance rénale chronique.   

Première mondiale : un rein de porc transplanté sur un patient vivant Tim Starke/istock




L'ESSENTIEL
  • Aux États-Unis, des chirurgiens ont transplanté un rein de porc à un homme atteint d’une insuffisance rénale grave.
  • Pour la première fois dans le monde, cette opération a été réalisée sur un patient vivant.
  • Elle ouvre de nouvelles possibilités pour les personnes en attente de greffe.

Samedi 16 mars, une première mondiale s’est déroulée dans un bloc opératoire du Massachusetts General Hospital (MGH). Pendant quatre heures, des chirurgiens ont opéré un sexagénaire atteint d’une insuffisance rénale chronique : il lui ont greffé un rein de porc, génétiquement modifié. Le patient, M. Richard Slayman est toujours à l’hôpital, où il se "rétablit bien" et devrait pouvoir sortir bientôt. "Cette procédure marque une étape importante dans la recherche d'organes plus facilement disponibles pour les patients", se félicitent les médecins américains dans un communiqué. 

Transplantation : un rein de porc greffé pour la première fois sur un patient vivant 

Cette technique est appelée xénogreffe : la transplantation d’organes ou de tissus d’une espèce à une autre. Précédemment, des reins de porcs avaient déjà été implantés à des patients, mais ils étaient en état de mort cérébrale : c’est la première fois que l’opération est réalisée sur un patient vivant. "Lorsque mon rein greffé a commencé à dysfonctionner en 2023, j’ai de nouveau fait confiance à mon équipe de soins du MGH, raconte le patient. Mon néphrologue, le Dr Winfred Williams, et l'équipe du Transplant Center ont suggéré une greffe de rein de porc, expliquant soigneusement les avantages et les inconvénients de cette procédure. Je l’ai vu non seulement comme un moyen de m’aider, mais aussi comme un moyen de donner de l’espoir aux milliers de personnes qui ont besoin d’une greffe pour survivre."

Greffe : le rein de porc a été modifié génétiquement 

Avant d’être transplanté, l’organe porcin a été modifié génétiquement avec la méthode des "ciseaux génétiques", appelée CRISPR-Cas9. Cela a permis d’éliminer les gènes porcins "nocifs" et d’ajouter certains gènes humains pour "améliorer sa compatibilité". Les scientifiques ont aussi inactivé les "rétrovirus endogènes porcins" dans l’organe du porc afin d'éliminer tout risque d'infection chez l'Homme. Au total, le rein contenait 69 modifications génétiques : pour les chercheurs, l’objectif est de réduire au minimum le risque de rejet de la greffe par le patient. Ce phénomène désigne l’ensemble des réactions du système immunitaire qui va progressivement attaquer le greffon. 

Transplantation d’un rein de porc : un espoir pour les personnes en attente de greffe  

"Le succès de cette greffe de rein révolutionnaire représente une véritable étape dans le domaine de la transplantation, annonce le Dr Winfried Williams, le néphrologue de M. Slayman. Cela représente également une avancée potentielle dans la résolution de l’un des problèmes les plus insolubles dans notre domaine, à savoir l’accès inégal des patients issus de minorités ethniques aux possibilités de transplantation rénale en raison de la pénurie extrême d’organes provenant de donneurs et d’autres obstacles systémiques."

Selon le United Network for Organ Sharing (UNOS), plus de 100.000 personnes attendent un organe à transplanter et 17 personnes meurent chaque jour en attendant une greffe aux États-Unis. Or, les besoins devraient augmenter dans les années à venir : selon le Journal of the American Society of Nephrology, les taux d'insuffisance rénale chronique augmenteront de 29 à 68 % aux États-Unis d'ici 2030. "Soixante-dix ans après la première greffe de rein et six décennies après l’avènement des médicaments immunosuppresseurs, nous sommes à l’aube d’une avancée monumentale dans le domaine de la transplantation, estime Leonardo V. Riella qui a dirigé cette opération. Je suis fermement convaincu que la xénotransplantation représente une solution prometteuse face à la pénurie d’organes."

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