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La taille du vocabulaire chez les enfants en bas âge est génétiquement liée au TDAH

Chez les bébés de 15 à 18 mois, un plus grand nombre de mots prononcés est génétiquement associé à un risque accru de trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité.

La taille du vocabulaire chez les enfants en bas âge est génétiquement liée au TDAH AaronAmat/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chez les bébés de 15 à 18 mois, la production de mots était liée à l'alphabétisation, tandis que chez les enfants de 24 à 38 mois, elle était aussi associée à la cognition.
  • Un risque accru de TDAH était génétiquement associé à un vocabulaire expressif plus large chez les nourrissons de 15 à 18 mois. Ce lien s’est inversé chez les enfants plus grands.
  • Les tout-petits ayant un risque génétique plus élevé de TDAH peuvent être enclins à s’exprimer davantage.

En général, les enfants commencent à prononcer leurs premiers mots entre 10 et 15 mois. Cela s’appelle le "vocabulaire expressif". Vers l’âge de deux ans, ils peuvent produire entre 100 et 600 mots et en comprendre beaucoup plus. Pour la compréhension, on appelle cela le "vocabulaire réceptif". Chaque enfant a son propre chemin de développement d'apprentissage des langues, ce qui entraîne des différences individuelles. "Certaines variations dans l’acquisition du langage peuvent être liées à des variations dans le code génétique stocké dans nos cellules", a indiqué Beate St Pourcain, chercheuse à l’université Radboud de Nimègue (Pays-Bas).

La taille du vocabulaire au début de la vie serait héréditaire

Dans une récente étude, la scientifique et son équipe ont voulu examiner le rôle de la génétique dans l'alphabétisation (orthographe, lecture et conscience des phonèmes), la cognition (intelligence générale et nombre d'années d'éducation) et les conditions neurodéveloppementales, y compris le trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH). Pour cela, ils ont étudié 37.913 mesures de la taille du vocabulaire déclarées par les parents (anglais, néerlandais, danois) pour 17.298 enfants d'origine européenne et les données génétiques des tout-petits. Des méta-analyses ont été réalisées pour le vocabulaire expressif de phase précoce (15 à 18 mois), expressif de phase tardive (24 à 38 mois) et réceptif de phase tardive (24 à 38 mois).

Selon les résultats, parus dans la revue Biological Psychiatry, plusieurs facteurs génétiques sous-jacents à la taille du vocabulaire chez les bébés et les tout-petits ont été identifiés. L’équipe a constaté que les associations génétiques avec les mesures liées à l'alphabétisation, à la cognition et au TDAH plus tard dans la vie avaient varié au cours du développement. La production de mots chez les enfants était liée aux capacités de lecture et d'écriture, telles que l'orthographe, mais des liens avec la cognition n'ont été trouvés que pour les scores de vocabulaire des tout-petits de 24 à 38 mois.

TDAH : les enfants touchés peuvent être susceptibles de s’exprimer davantage

Les enfants âgés de 24 à 38 mois avaient une certaine maîtrise du langage et pouvaient "parler pour apprendre". Cela implique un traitement cognitif de niveau supérieur, tandis que le développement des capacités verbales peut commencer plus tôt. Autre découverte : un risque accru de TDAH était génétiquement associé à un vocabulaire expressif plus large chez les bébés de 15 à 18 mois. Cependant, cette association génétique s'est inversée chez les tout-petits de 24 à 38 mois : un plus petit nombre de mots compris était associé à davantage de symptômes de TDAH.

D’après les auteurs, les enfants présentant un risque génétique plus élevé de TDAH peuvent être enclins à s’exprimer davantage. En revanche, pendant la phase "parler pour apprendre", lorsque la taille du vocabulaire est liée à la cognition, un risque génétique de TDAH plus élevé peut être associé à des capacités verbales et cognitives plus faibles.

"Les influences génétiques sous-jacentes à la taille du vocabulaire changent rapidement en moins de deux ans pendant la petite enfance. En adoptant une perspective développementale, nos résultats permettent de mieux comprendre les processus étiologiques précoces liés à la parole et au langage dans la santé et les troubles", a conclu Beate St Pourcain.

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