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Nanoparticules

Pollution de l'air : voici pourquoi il faut cuisiner avec la hotte allumée

Selon une nouvelle étude, la cuisinière à gaz émet plus de particules nocives pour les poumons que les pots d'échappement des voitures.

Pollution de l'air : voici pourquoi il faut cuisiner avec la hotte allumée Galina Tolochko/istock




L'ESSENTIEL
  • Cuisiner sur votre cuisinière à gaz peut émettre plus de particules de taille nanométrique dans l'air que les voitures.
  • Cela pourrait augmenter le risque de développer de l'asthme ou d'autres maladies respiratoires, selon une nouvelle étude de l'Université Purdue.
  • Il serait préférable ainsi d'utiliser la hotte d'aspiration lors de la cuisson des repas.

Vous respirez plus de nanoparticules polluantes devant votre cuisinière à gaz que lorsque vous êtes au milieu du trafic routier. Voici les conclusions inquiétantes d'une nouvelle étude de l'Université Purdue. Ces scientifiques ont utilisé la qualité de l'air des domiciles afin de comprendre pourquoi les enfants qui vivent dans des maisons équipées de cuisinières à gaz sont plus susceptibles de développer de l'asthme.

Leurs travaux ont été publiés dans la revue PNAS Nexus en février 2024.

Cuisinière à gaz : davantage de nanoparticules que les pots d’échappement

Souhaitant comprendre les mécanismes du développement et la propagation de particules de moins de 3 nanomètres, appelées nanoclusters d'aérosols, émises lors de l'utilisation des gazinières, les chercheurs ont travaillé dans un laboratoire recréant toutes les caractéristiques d'une maison typique. Les capteurs installés permettaient de surveiller de près l'impact des activités quotidiennes - comme la cuisson des aliments - sur la qualité de l'air intérieur.

Les scientifiques ont calculé que jusqu'à 10 quadrillions de particules nanoclusters d'aérosols pouvaient être émises par kilogramme de combustible de cuisson. "Ce qui correspond ou dépasse celles produites par les véhicules équipés de moteurs à combustion interne", précise le communiqué.

La modélisation des données a montré que ces particules persistent longtemps lors de leur voyage depuis la cuisinière à gaz jusqu’au reste de la maison. Des milliards d'entre elles ont été émises en seulement 20 minutes après avoir fait bouillir de l’eau ou préparé des sandwichs au fromage grillé ou des crêpes sur une cuisinière à gaz.

"Même si de nombreuses particules se diffusaient rapidement vers d'autres surfaces, les modèles indiquaient qu'environ 10 milliards à 1 billion de particules pourraient se déposer dans les voies respiratoires de la tête et dans la région trachéobronchique des poumons d'un adulte. Ces doses seraient encore plus élevées pour les enfants : plus l’humain est petit, plus la dose est concentrée", ajoutent les scientifiques. Ils ont calculé qu’on respirait ainsi 10 à 100 fois plus de nanoclusters d'aérosols en cuisinant sur une gazinière qu’on le faisait avec le gaz d’échappement des voitures dans une rue très fréquentée.

De plus, les nanoclusters d'aérosol provenant de la combustion du gaz pourraient également facilement se mélanger à des particules plus grosses présentes dans l’air et provenant du beurre, de l'huile ou de tout autre élément en train de cuire. "Ce qui entraînerait la formation de nouvelles particules ayant leurs propres comportements uniques".

Pollution de l’air : il faut utiliser la hotte en cuisinant

Pour les scientifiques, leurs travaux montrent qu’il pourrait être bon de faire fonctionner les hottes aspirantes lors de l’utilisation du gaz afin de réduire la concentration de nanoparticules dans le logement. "Étant donné que la plupart des gens n'allument pas leur ventilateur d'extraction pendant la cuisson, avoir des hottes de cuisine qui s'activent automatiquement serait une solution logique", estime le Pr Brandon Boor, qui a dirigé cette recherche.

"À l’avenir, nous devons réfléchir à la manière de réduire notre exposition à tous les types de polluants de l’air intérieur. Sur la base de nos nouvelles données, nous conseillons que les nanoclusters d’aérosols soient considérés comme une catégorie distincte de polluants atmosphériques", ajoute l'expert.

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