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Santé : les « fake news » sur les réseaux sociaux inquiètent les médecins

Soignants et chercheurs peinent à lutter contre les fausses informations médicales et scientifiques sur les réseaux sociaux, comme l’a révélé la dernière polémique signée Booba.

Santé : les « fake news » sur les réseaux sociaux inquiètent les médecins PeopleImages / istock




L'ESSENTIEL
  • Après la violente altercation en ligne entre le Dr Jérôme Barrière et le rappeur Booba autour de la vaccination anti-Covid, soignants et chercheurs tirent la sonnette d’alarme sur la "propagation impunie" des fausses informations scientifiques et médicales sur les réseaux sociaux.
  • Dans une tribune publiée dans l’Express, un collectif de "médecins, chercheurs et sociétés savantes médicales" dénonce ceux qui veulent "semer la confusion et la peur dans le grand public", notamment sur la vaccination, et invitent à défendre "le camp de la santé contre toute forme d'obscurantisme".
  • "Effectivement c'est inquiétant, c'est un problème de manque de régulation des réseaux sociaux, mais on n'a pas le droit de se taire", affirme Mathieu Molimard, président de la Société française de pharmacologie, signataire de la tribune.

Après la violente altercation en ligne entre le Dr Jérôme Barrière et le rappeur Booba autour de la vaccination anti-Covid, médecins et chercheurs tirent la sonnette d’alarme sur la "propagation impunie" des fausses informations scientifiques et médicales sur les réseaux sociaux.

"Mettons fin à la propagation impunie de fausses informations médicales"

Depuis le 18 janvier, le cancérologue Jérôme Barrière subit un cyberharcèlement parce qu’il a reproché à Booba d’avoir partagé à ses 6,3 millions d’abonnés sur X (ex-Twitter), "un contenu qui ne repose sur aucune donnée scientifique". A savoir une vidéo de Marc Doyer, de l’association Verity France, qui accuse le vaccin Pfizer d’avoir tué son épouse, décédée en 2022, en provoquant la maladie de Creutzfeldt-Jakob. La réponse du rappeur ("Ferme-la assassin" entre autres mots fleuris) s’est suivie d’une vague d’insultes de la part d’internautes, mais également d’un mot de Didier Raoult ("Merci pour le soutien, petit frère"), le défenseur controversé de l’hydroxychloroquine.

Difficile à digérer pour le médecin, en croisade contre les "fake news" depuis 2020 "gratuitement, sur [s]on temps libre, parce qu’[il] croi[t] en cette cause", a-t-il réagi dans L’Express, quelques jours après la publication d’une tribune dans le même journal intitulée "Mettons fin à la propagation impunie de fausses informations médicales !". Dans ce texte, un collectif de "médecins, chercheurs et sociétés savantes médicales" dénonce ceux qui veulent "semer la confusion et la peur dans le grand public", notamment sur la vaccination, et invite à défendre "le camp de la santé contre toute forme d'obscurantisme". Ils appellent aussi à "une régulation plus stricte des réseaux d’information pour protéger les citoyens".

Un problème de régulation des réseaux sociaux

Parmi les signataires de la tribune figure Mathieu Molimard, président de la Société française de pharmacologie. Sur X, il dénonce les "fake news" du Pr Raoult ou les prescriptions du Dr Frédéric Saldmann, "médecin des stars" aux traitements miracles contestés, et publie "des faits de pharmacovigilance, notamment sur l'hydroxychloroquine". En retour, il reçoit des messages haineux, rapportent des sources ici et citant l’AFP. "Effectivement c'est inquiétant, c'est un problème de manque de régulation des réseaux sociaux, mais on n'a pas le droit de se taire."

La crise Covid a confronté les soignants à "l’arène digitale", confirme à l'AFP le sociologue Laurent Cordonier, spécialiste de la désinformation médicale : "Pour la première fois, on a assisté à la construction du consensus scientifique, un débat auquel n'assiste pas normalement le grand public." Or ce débat a été "cristallisé par des figures emblématiques" controversées, et "ce qui surprend les chercheurs, c'est la perte d'autorité", ajoute-t-il. Avant de nuancer : "Les comportements des réseaux sociaux ne sont pas représentatifs de la population générale, pour qui le médecin reste la première source d'information médicale."

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