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Maladie hormonale

Syndrome des ovaires polykystiques : comment poser le diagnostic ?

Fréquent, le syndrome des ovaires polykystiques est pourtant sous-diagnostiqué. Or, un diagnostic précoce permet de mieux prendre en charge les personnes concernées. 

Syndrome des ovaires polykystiques : comment poser le diagnostic ? Tatiana Buzmakova/istock




L'ESSENTIEL
  • Le syndrome des ovaires polykystiques est consécutif à un dérèglement hormonal.
  • Il se manifeste par des troubles menstruels et de la fertilité, de l’acné, un surpoids ou encore de l’hirsutisme.
  • Des traitements permettent de diminuer les symptômes et de réduire le risque de pathologie associée.

Une femme sur dix est atteinte du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Selon l’Organisation mondiale de la Santé, jusqu’à 70 % des femmes touchées ne seraient pas diagnostiquées. Pour améliorer le diagnostic et la prise en charge, des scientifiques canadiens publient un article à destination des professionnels de santé dans le Canadian Medical Association Journal. 

Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ? 

En préambule, ces spécialistes rappellent que ce trouble touche les femmes en âge de procréer. Il est la conséquence d’un dérèglement hormonal, dont l’origine est ovarienne ou « centrale », soit au niveau du cerveau, d’après l’Inserm. "Il entraine une production excessive d’androgènes, en particulier de testostérone, habituellement produits en petite quantité dans l’organisme féminin, développe l’institut. Il en résulte une élévation du taux de testostérone dans le sang des femmes concernées."

Il provoque des troubles de la fertilité, voire une infertilité, des fausses couches et peut engendrer des complications lors de la grossesse. Par ailleurs, les personnes atteintes du SOPK sont plus susceptibles d'être en surpoids ou obèses (53 % à 74 %) que celles qui n'en sont pas atteintes, et un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé est associé à des symptômes plus graves du syndrome. "Ses conséquences à long terme sur la santé comprennent l’hypertension, les risques de cancer et les impacts métaboliques et psychologiques", développent les auteurs canadiens. Ils estiment qu’un diagnostic précoce améliore les chances d'identifier et de traiter les troubles associés au syndrome comme l'hypertension, le diabète, l'apnée obstructive du sommeil, la dépression ou encore l’anxiété.

Comment diagnostiquer le SOPK ? 

Les scientifiques citent l’outil le plus utilisé pour le diagnostic du SOPK : les critères de Rotterdam. "Le diagnostic du SOPK peut être posé sur la base de la présence de 2 irrégularités menstruelles, d'un hyperandrogénie ou d'une morphologie des ovaires polykystiques à l'échographie transvaginale", précisent-ils. Concernant les irrégularités menstruelles, cela peut être des cycles courts, moins de 21 jours, ou longs, plus de 35 jours, un faible nombre de cycles par an (moins de huit) ou encore si plus de trois ans se sont écoulés depuis les premières règles chez la jeune femme. L’hyperandrogénie peut se manifester de différentes façons : hirsutisme, acné ou encore alopécie, une perte de cheveux ou de poils. 

Syndrome des ovaires polykystiques : quelle est la prise en charge ? 

"Le syndrome des ovaires polykystiques peut être traité efficacement, et un diagnostic précoce peut permettre une surveillance étroite et des soins préventifs", estime l'autrice principale de ces travaux, Dr Ebernella Shirin Dason, chercheuse en endocrinologie de la reproduction et en infertilité au Sinai Health System, à Toronto, en Ontario. Le traitement du syndrome peut prendre différentes formes : prise d’un contraceptif pour diminuer les symptômes ou pour réduire l’excès d’androgène, soutien à la perte de poids, etc. Sur ce dernier point, les auteurs préviennent : "Les cliniciens devraient être particulièrement sensibles à la stigmatisation liée au poids, car les patients atteints du SOPK courent un risque d'image corporelle dysmorphique et de troubles de l'alimentation". Dans tous les cas, ils espèrent que ces travaux permettront de "sensibiliser au SOPK" et qu’ils aideront "les cliniciens à diagnostiquer et à gérer ce trouble".

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