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QUESTION D'ACTU

60 millions de consommateurs

Protections hygiéniques : «elles ne sont toujours pas propres»

Dans son nouveau hors-série, 60 millions de consommateurs fait deux constats inquiétants pour la santé des femmes : de nombreuses protections hygiéniques présentent des traces de substances indésirables et le manque de gynécologues médicinaux compliquent le suivi gynécologique.

Protections hygiéniques : \ SewcreamStudio/istock




L'ESSENTIEL
  • Le nombre de gynécologues médicaux a baissé de 65 % en 13 ans.
  • Six ans après leur première analyse, 60 millions de consommateurs remarque que les protections hygiéniques présentent toujours des traces de substances nocives.
  • Pour 60 millions de consommateurs, les fabricants devraient améliorer leurs processus de fabrication et la sélection de leurs matières premières pour garantir l’absence de substances toxiques dans leurs produits.

Que cela soit lié à un problème d’accès aux soins ou encore une minimisation des troubles qu’elles rencontrent, les femmes peuvent mettre leur santé de côté. Ce constat a conduit le magazine 60 millions de consommateurs à réaliser un hors-série sur la santé féminine. L’occasion de faire le point sur les difficultés rencontrées lors de leur parcours de soin ou encore la qualité de leurs produits hygiéniques.

Suivi gynéco : 6 femmes sur 10 ont déjà renoncé à une consultation

“Un des premiers sujets qui nous a choqués est qu’on n’arrive plus à trouver de gynécologues médicaux”, déplore Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe lors de la présentation de son hors-série. Leur nombre a chuté de 65 % en 13 ans. Sur les 101 départements français, 11 n’en abritent plus du tout et 73 en comptent moins de six pour 100.000 habitants. Les raisons de cette baisse drastique de gynécologues médicaux en ville ? Leur formation a été stoppée entre 1984 et 2003 dans une volonté d’harmonisation avec les autres pays européens et il faut ajouter les départs en retraite des praticiens actuels. “En 2022, le nombre de jeunes commençant leur carrière (91) n’a pas compensé les 121 départs”, note le magazine. Le manque de praticiens a des conséquences. Un sondage Ifop a révélé que 6 femmes sur 10 avaient déjà renoncé à une consultation chez le gynécologue. Le taux grimpe à 70 % chez les 25-34 ans. Ainsi, une Française sur trois a reconnu ne pas avoir consulté de gynécologue depuis plus de deux ans.

Ce contact conduit le magazine à réclamer plus de gynécologues, rappelant que le suivi gynécologique est essentiel. Il permet le dépistage et la prise en charge rapide de plusieurs troubles féminins. Ainsi, 60 millions de consommateurs précise qu'en cas de pénurie de gynécologues, les femmes peuvent se tourner vers d’autres professionnels de santé. Le pharmacien a la possibilité de donner des conseils ou délivrer des médicaments sans ordonnance, notamment en cas de cystite. Le généraliste ou la sage-femme peuvent aussi assurer le suivi gynécologique. Les patientes qui ont des difficultés à trouver un gynécologue en ville, ont la possibilité de se tourner vers les CHU et les cliniques. “La quasi-totalité des hôpitaux se sont organisés pour que le suivi d’une patiente soit toujours assuré par le même médecin”, indique Sophie Coisne.

Protection hygiénique : 70 % présentaient des traces de substances indésirables

Au-delà du manque de gynécologues, un autre sujet inquiète : la constitution des protections hygiéniques. Alors qu’une femme va utiliser en moyenne 11.400 serviettes hygiéniques et tampons au cours de sa vie, des substances indésirables ont encore été retrouvées dans ces produits. "En 2016, le magazine 60 millions de consommateurs a été précurseur sur le sujet en révélant, pour la première fois, l’existence de résidus potentiellement toxiques (dioxines, glyphosate, etc.) dans des tampons et serviettes hygiéniques de grandes marques. Le problème, c’est que sept ans après, force est de constater que ces produits ne sont toujours pas propres", explique Amine Meslem, chef de rubrique.

Les analyses menées en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe) ont révélé que 70 % des références testées étaient contaminées par une ou plusieurs substances indésirables comme des traces de dioxines, produits soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, ou encore le glyphosate, classé cancérigène probable. Et le bio n'est pas une garantie : "le glyphosate ou son résidu, l’Ampa, a été détecté en coton bio, avec ou sans label. En fait, l’allégation n’implique pas que l’absence de contaminants soit garantie et se limite au coton, les autres fibres végétales contenues dans le produit ne sont pas concernées", précise le magazine. D'ailleurs plusieurs références de tampons bio font partie des plus mauvaises notes : Saforelle tampons avec applicateur coton bio (9,5/20), Nett 100 % coton bio (6,5/20) et Tadam’ tampons dermo-sensitifs normal (6,5/20). Ces trois références présentaient, en effet, des traces de glyphosate et/ou Ampa lors des analyses des 8 marques testées.

“Certes, l’agence nationale de sécurité sanitaire considère que ces traces ne présentent pas de risques majeurs pour la santé d’après les connaissances actuelles - car il s’agit de traces - mais ces connaissances sont relativement faibles sur les questions d’exposition via les muqueuses. Ainsi par principe de précaution, on considère qu’il serait nécessaire que les fabricants améliorent leurs processus de fabrication et la sélection de leurs matières premières pour garantir l’absence de dioxines ou de glyphosate surtout avec les tampons”, conclut Amine Meslem.

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