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Fibrillation atriale : en quoi consiste le traitement chirurgical ?

La fibrillation atriale (FA), est un trouble du rythme cardiaque fréquent, qui peut être traité par médicaments ou chirurgie. On en parle avec le Dr Olivier Piot, cardiologue et rythmologue interventionnel au centre cardiologique du Nord à Saint-Denis.

Fibrillation atriale : en quoi consiste le traitement chirurgical ? Mohammed Haneefa Nizamudeen/Istock




L'ESSENTIEL
  • La fibrillation atriale se caractérise par un trouble du rythme cardiaque. Elle touche 10 % des Français de plus de 80 ans.
  • Selon le cardiologue, les traitements médicamenteux “ont montré des limites” et l’ablation interventionnelle de la fibrillation atriale est “une véritable révolution”.
  • Deux approches chirurgicales sont possibles : la radiofréquence et la cryoablation.

C’est une maladie fréquente qui peut être très symptomatique”, explique le Dr Olivier Piot au sujet de la fibrillation atriale. Ce trouble du rythme cardiaque est caractérisé par une accélération et une irrégularité du cœur et constitue un réel problème de santé publique. Les symptômes les plus fréquents sont des palpitations, un essoufflement, des douleurs dans la poitrine, des étourdissements (avec ou sans perte de connaissance) ou encore des chutes chez la personne âgée et une fatigue inexpliquée. Mais selon les professionnels de santé, il y a aussi 30 % des malades qui sont asymptomatiques, ce qui entraîne parfois de graves complications comme l’infarctus ou l’AVC.

En France, 1 % de la population générale est touchée, mais cela monte à 10 % chez les personnes de plus de 80 ans et 17 % après 85 ans, selon les dernières données de 2020. Les médicaments les plus utilisés pour la traiter sont les bêtabloquants, qui permettent de diminuer la fréquence des battements du cœur. Mais ces traitements médicamenteux “ont montré des limites”, insiste le médecin qui met en avant le traitement par chirurgie. “Depuis 20 ans maintenant, et c’est d’ailleurs une découverte française, on a une possibilité de traitement chirurgical qui a été une véritable révolution dans notre domaine.

Fibrillation auriculaire : “l’arythmie débute par des petits foyers qui vont envoyer beaucoup d’extrasystoles”

Pour comprendre comment fonctionne la chirurgie, il faut comprendre le mécanisme de la maladie. “Il y a des petites veines qui arrivent au niveau du cœur, de l’oreillette gauche, là où se forme l’arythmie, qu’on appelle les veines pulmonaires, détaille le cardiologue. L’arythmie débute par des petits foyers qui vont envoyer beaucoup d’extrasystoles, c’est-à-dire beaucoup de petits battements très rapides dans l’oreillette, et générer la fibrillation atriale.

Le principe de l’ablation interventionnelle est d’isoler ces petites veines pulmonaires, “en allant faire des petites brûlures localisées dans le cœur”. Cette chirurgie est maintenant réalisée dans de nombreux centres en France. “C’est un traitement très efficace puisqu’il permet de prévenir l’arythmie et de limiter largement les symptômes.

https://www.youtube.com/watch?v=k0OQNDSENmM

Ablation de la fibrillation atriale : 2 approches chirurgicales possibles

C’est une opération qui se passe généralement sous anesthésie locale ou petite anesthésie générale avec un abord par voie fémorale, donc au niveau du pli de l’aine. On va y monter un cathéter jusqu’au niveau du cœur et on va aller faire des petites applications dans le cœur au niveau de ces fameuses veines pulmonaires.

Deux approches existent :

  1. “une approche qui est le chaud, qu’on appelle radiofréquence”
  2. “une approche qui est le froid qu’on appelle la cryoablation”

Selon le spécialiste, ces deux techniques ont montré des résultats satisfaisants et tout à fait comparables. “C’est un traitement interventionnel très efficace qui est bien standardisé, avec un risque de complication qui est bien contrôlé et limité. Cela permet nettement d’améliorer les symptômes et une récente étude a également montré un bénéfice en terme de mortalité.” Parmi les risques, il y a notamment celui d’un “épanchement autour du cœur”. Et, dans “de très rares cas heureusement”, un risque d’accident vasculaire cérébral. Le rapport bénéfice/risque est évalué au cas par cas par le médecin, afin de déterminer l'intérêt de ce traitement.

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