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Maladie des muscles

Myopathie myotubulaire : l’espoir de la thérapie génique pour les enfants

La thérapie génique a montré des résultats prometteurs pour traiter des cas de myopathie myotubulaire, une maladie rare qui affecte les muscles des enfants en bas âge.

Myopathie myotubulaire : l’espoir de la thérapie génique pour les enfants metamorworks / istock




L'ESSENTIEL
  • La myopathie myotubulaire touche un enfant sur 50.000, le plus souvent dès la naissance ou les premiers mois de vie. La moitié des enfants atteints décèdent avant l’âge de 18 mois et les trois quarts avant 10 ans. Elle touche quasi-uniquement des garçons, car le gène P1T1 qui code la myotubularine est porté par le chromosome X.
  • La thérapie génique consiste à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. Selon l’Inserm, environ 700 essais cliniques de thérapie génique, toutes pathologies confondues, ont eu lieu ou sont en cours dans le monde, dont une trentaine en France.
  • Cinq ans après le début de cet essai clinique sur 24 enfants, 16 d'entre eux ont pu se passer d’assistance respiratoire dans les semaines suivant le traitement, 20 peuvent tenir assis au moins 30 secondes et, parmi eux, 12 peuvent se lever seuls et 8 peuvent marcher sans soutien.

La myopathie myotubulaire est une maladie génétique rare qui se caractérise par une grande faiblesse musculaire pouvant causer des troubles respiratoires et des difficultés à s’alimenter. Souvent fatale, elle touche un enfant sur 50.000, uniquement des garçons et le plus souvent dès la naissance ou les premiers mois de vie.

Il n’existe à ce jour aucun traitement, mais les résultats d’un essai de thérapie génique, publiés dans la revue The Lancet Neurology, pourraient bien changer la donne.

La myopathie myotubulaire, une anomalie génétique

L’essai clinique a été mené en 2017 par Astellas Gene Thérapies dans six centres de recherche à travers le monde, avec un médicament-test conçu par le laboratoire Généthon. Alors que la myopathie myotubulaire est due à des anomalies du gène MTM1 qui permet de fabriquer la myotubularine, une protéine essentielle aux cellules musculaires, cette thérapie génique associe un vecteur viral (AAV8) au gène M1T1 pour "véhiculer" ce dernier dans les muscles.

Au total, 24 enfants de moins de 6 ans souffrant de myopathie myotubulaire ont été traités dans deux cohortes : 7 d’entre eux à une première dose, 17 autres à une seconde dose plus forte. Parmi eux, un jeune malade a reçu une injection du médicament à I-Motion, centre d’essais cliniques pédiatriques de l’Institut de Myologie, à Paris.

Des enfants moins affectés par la maladie... et des effets secondaires

Cinq ans après le début de l’essai, 16 enfants ont pu se passer d’assistance respiratoire (auparavant indispensable 22h/24) dans les 14 à 97 semaines après traitement, 20 enfants peuvent tenir assis au moins 30 secondes et, parmi eux, 12 peuvent se lever seuls et 8 peuvent marcher sans soutien, alors qu’aucun enfant ne pouvait le faire avant traitement.

De bons résultats néanmoins entachés par des effets secondaires ayant causé la mort de 4 enfants qui montraient des signes d’une pathologie hépatobiliaire préexistante. L’essai a été suspendu le temps de comprendre l’origine de ces complications.

Un premier traitement potentiel contre la myopathie myotubulaire

"Même si nous devons absolument comprendre les raisons de ces effets secondaires, il est exceptionnel de voir des enfants que l’on savait condamnés faire d’incroyables progrès grâce à ce candidat-médicament", souligne Ana Buj-Bello, chercheuse à Généthon, directrice de recherche à l’Inserm et première autrice de l’étude.

Dans un communiqué de presse, l’Institut de Myologie publie une vidéo montrant les progrès de Jules, le jeune malade français qui a reçu le traitement innovant en 2020. Lui qui était "prisonnier de son corps" depuis sa naissance en 2016 peut aujourd’hui respirer sans assistance, marcher, faire du vélo...

"Ces résultats cliniques montrent à la fois combien la thérapie génique peut être spectaculairement efficace et les défis qui restent à relever notamment dans le domaine des effets secondaires", abonde Frédéric Revah, directeur général de Généthon, qui salue des travaux "riches d’enseignement pour toute la communauté scientifique" et "un premier traitement potentiel pour cette maladie rare et mortelle".

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