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Santé mentale

PSSM : secouriste en santé mentale, c’est quoi ?

Le programme de Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) prend de l’ampleur. Mais qu’est-ce que c’est ? Joséphine Arrighi de Casanova, secouriste et formatrice PSSM, a accepté de répondre à nos questions.

PSSM : secouriste en santé mentale, c’est quoi ? shironosov/iStock




L'ESSENTIEL
  • L’association PSSM France assure des formations de secourisme en santé mentale pour « mieux repérer les troubles en santé mentale, adopter un comportement adapté, informer sur les ressources disponibles, encourager à aller vers les professionnels adéquats et, en cas de crise, agir pour relayer vers le service le plus adapté ».
  • Le rôle du secouriste en santé mentale est d’écouter, rassurer et accompagner la personne qui présente un trouble psychique.
  • Le PSSM peut être suivi par tous, y compris les professionnels de santé.

Selon l’OMS et le ministère de la Santé, 1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques. En France, ce sont 7,5 % des 10-20 ans qui ont besoin de suivi ou de soins dans ce contexte.

Mais puisque la santé mentale contribue à notre santé de manière plus globale, il est nécessaire de trouver des solutions pour améliorer la détection et la prise en charge de ces troubles psychologiques dès leur apparition.

Et le PSSM, ou Premiers Secours en Santé Mentale, est une formation qui permet de ne pas être impuissant devant un ami, un collègue, une connaissance, ou toute autre personne en souffrance psychologique.

L’association PSSM France, une association nationale créée en 2018 par l’Infiip, Santé Mentale France et l’Unafam, permet de suivre des formations de secourisme en santé mentale permettant ainsi de « mieux repérer les troubles en santé mentale, d’adopter un comportement adapté, d’informer sur les ressources disponibles, d’encourager à aller vers les professionnels adéquats et, en cas de crise, d’agir pour relayer vers le service le plus adapté ».

PSSM : écoute, accompagnement, réconfort, orientation

Le rôle du secouriste en santé mentale est d’écouter, rassurer et accompagner la personne qui présente un trouble psychique. Pour se former, il suffit de s’inscrire et de suivre 2 jours (14h00) de formation.

Joséphine Arrighi de Casanova, responsable santé mentale chez Qare, vice-présidente de MentalTech (collectif français d’entreprises numériques en santé mentale dont le très connu Petit BamBou) et secouriste-formatrice PSSM (autant dire avec une forte implication dans tout ce qui concerne la santé mentale) nous le dit bien : le PSSM est « une démarche citoyenne qui vise à mieux faire connaître les troubles psychiques en population générale, à déstigmatiser ces troubles et à mettre les citoyens en meilleure disposition pour venir en aide à une personne qui développerait ce type de troubles (qui commencerait à présenter des symptômes ou qui serait en situation de crise (attaque de panique ou crise suicidaire par exemple) ».

Il y a donc « deux volets : la déstigmatisation et la compétence comportementale pour faire face ». Et comme elle le dit, le sous-titre du logo de PSSM France le définit bien : « apprendre à aider ». Le secouriste est donc là pour « aider la personne concernée par les troubles, à trouver la ou les ressources qui vont être les plus efficaces pour elle ». Il s’agit d’une « formation interactive avec discussions en groupe, jeux de rôle, études de cas, vidéos… » explique Joséphine Arrighi de Casanova.

En revanche, même si les connaissances acquises peuvent être appliquées dans le milieu du travail, cette formation n’est en rien spécifique aux questions de santé mentale en entreprise et comme l’indique Joséphine Arrighi de Casanova : « elle ne remplace en aucun cas un plan de prévention des risque psychosociaux ». Des actions de sensibilisation et des formations dédiées à la Santé au travail doivent être suivies en parallèle (Santé Sécurité au Travail) si l’on veut agir en profondeur au sein de l’entreprise.

 

PSSM : « le secouriste est un passeur de relai »

Concernant les signaux d’alerte enseignés lors cette formation, elle nous détaille trois choses importantes à détecter. La 1ère est le changement de comportement, de pensées ou d’émotions par exemple « je m’isole, je ne veux plus sortir », « je vois tout en noir » ... La 2ème chose à repérer est la durée et l’intensité des troubles (plus de 3 semaines, tous les jours, intensité importante ou en augmentation). Et le 3ème élément sur lequel elle insiste est l’impact que ces changements produisent sur la vie quotidienne personnelle, familiale et professionnelle de la personne et qui permet de différencier la souffrance psychique (plus passagère) du trouble psychique. Mais Joséphine Arrighi de Casanova est claire : « il ne faut pas tout psychiatriser », dès le moindre problème.

Et pour la suite, la mission du secouriste est de trouver des ressources, qui peuvent être de conseiller de consulter son médecin traitant, ou un psychiatre ou psychologue, en présentiel ou en téléconsultation. Et si ce n’est pas possible ou que la personne ne veut ou ne peut pas, les autres ressources peuvent être « tout simplement un groupe de parole, de pairs aidants ou un livre ou des sites dédiés à la santé mentale… ». Mais dans les cas plus graves, le SAMU ou les pompiers peuvent être appelés. Pour elle, le secouriste est « un passeur de relai », un « maillon de la chaîne » pour permettre d’aller mieux.

PSSM : « des professionnels de santé qui se forment »

Cette formation peut être suivie par tous. Et elle nous indique que « beaucoup de professionnels de santé (médecins, infirmiers…) se forment au PSSM car ce n’est pas la posture de soignant, mais une posture citoyenne puisque le rôle n’est pas de soigner la personne mais de l’écouter et l’informer de ressources à sa disposition ».

D’ailleurs, Muriel Vidalenc, présidente de PSSM France, a bien insisté sur cela lors de la conférence de presse du 25 octobre 2023 : « en tant que secouristes en santé mentale, nous ne sommes pas dans une démarche de soins, nous sommes en amont des soins, nous ne sommes pas des professionnels de santé ».

PSSM : « bousculer les idées reçues »

Dans son entreprise (Qare), en tant formatrice PSSM, Joséphine Arrighi de Casanova a formé plus de 50 employés, soit 1/3 des effectifs. Il y a eu un « vrai engouement » nous dit-elle, surtout depuis la période Covid. Et quand on évoque sa mission de formatrice, elle indique que l’apport principal, est « de bousculer les idées reçues, faire bouger les représentations des uns et des autres sur les troubles de santé mentale ».

Elle précise qu’elle poursuit un « combat chevillé au corps pour déstigmatiser les troubles psychiques et libérer la parole en ce qui concerne la santé mentale » autour d’elle mais aussi au sein de son milieu professionnel.

PSSM : « une bonne hygiène de vie »

Et en matière de prévention, Joséphine Arrighi de Casanova nous délivre quelques conseils fort utiles : « avoir une bonne hygiène de vie en matière d’alimentation, d’activité physique et de relations sociales ». Même si ces règles ne sont pas toujours faciles à appliquer comme elle le souligne. En matière d’alimentation, elle conseille « d’avoir une alimentation riche en vitamines, d’éviter la junk-food, le sucre, les substances addictives » et en profite pour rappeler les liens entre microbiote et santé mentale. Il est nécessaire d’observer une bonne qualité de sommeil. Elle recommande d’avoir une activité physique, sans parler de sport, comme la marche ou les activités de plein air. Le lien social est aussi fondamental, sachant que « l’isolement est un facteur de risque de troubles de la santé mentale ». Elle rappelle que les liens sociaux ne sont pas seulement professionnels mais familiaux ou amicaux.

La journée mondiale de la santé mentale a eu lieu le 10 octobre, mais c’est tous les jours qu’il faut y penser. Il reste beaucoup à faire mais la prise de conscience gagne du terrain, pour le bien de tous. D’ailleurs, alors que fin 2022, 44.000 personnes étaient formées comme secouristes en santé mentale, le nombre de 75.000 a déjà été atteint en ce mois d’octobre 2023.

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