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Guérison

Ligament croisé antérieur : les femmes se remettent moins bien de cette blessure

Les femmes seraient moins susceptibles de guérir de blessures au ligament croisé antérieur que les hommes, selon une équipe de chercheurs.

Ligament croisé antérieur : les femmes se remettent moins bien de cette blessure mkitina4 / iStock




L'ESSENTIEL
  • Le ligament croisé antérieur (LCA) est un ligament situé à l'intérieur de l'articulation fémoro-tibiale. Il fait partie, avec le ligament croisé postérieur, de la paire des ligaments croisés du genou.
  • "Les LCA féminines exposées à un usage chronique ne guérissent tout simplement pas aussi bien que les LCA masculines, ce qui peut expliquer pourquoi les femmes sont prédisposées à ces blessures", dit l'étude.
  • D’après les chercheurs, cette différence pourrait être due aux niveaux d’œstrogènes, qui sont plus élevés chez les femmes.

Quand on pense à une blessure du ligament croisé antérieur (LCA), qui fait partie de la paire des ligaments croisés du genou, on imagine souvent qu’elle a été causée par un événement traumatique aigu, comme une soudaine et violente torsion en plein match de football. Or, une nouvelle étude révèle que de telles blessures peuvent aussi survenir à cause d’une surutilisation chronique, et d’une incapacité à réparer efficacement les microtraumatismes associés à cette surutilisation. Et, en la matière, hommes et femmes ne seraient pas sur un pied d’égalité...

Des forces appliquées sur le ligament croisé antérieur de lapins

Pour arriver à ces conclusions, publiées dans le Journal of Orthopaedic Research, les chercheurs ont étudié des LCA de lapins mâles et femelles. Ils ont appliqué, sur les ligaments en question, des forces répétitives imitant celles qui se produiraient naturellement au cours d’activités comme la marche, la course, ou ne serait-ce que la position debout, avant de mesurer chez les lapins l’expression des gènes liés à la construction des molécules nécessaires à la guérison.

Chez les mâles, les forces imitant la position debout et la marche – des forces faibles à modérées – ont entraîné une expression accrue des gènes "de guérison", tandis que les forces imitant la course – plus importantes – ont diminué l’expression de ces gènes. Chez les femelles, en revanche, le niveau de force appliquée sur les LCA n’a pas eu d’incidence sur le niveau d’expression des gènes de guérison. "Chez elles, peu importe qu'il y ait une activité faible, moyenne ou élevée", note ainsi Lauren Paschall, diplômée en génie biomédical à Penn State (Etats-Unis) et autrice principale de l'article, dans un communiqué.

Les lésions du LCA sont moins susceptibles de guérir chez les femmes

"Les LCA féminines exposées à un usage chronique ne guérissent tout simplement pas aussi bien que les LCA masculines, ce qui peut expliquer pourquoi les femmes sont prédisposées à ces blessures", observe la scientifique, précisant qu’elles sont "deux à huit fois plus susceptibles de déchirer leurs LCA que les hommes". Bien que l'étude n'ait pas porté sur des humains, les résultats suggèrent que "fournir un temps de récupération supplémentaire aux femmes à la suite de blessures" pourrait favoriser la guérison.

D’après les chercheurs, cette différence pourrait être due aux niveaux d’œstrogènes, qui sont plus élevés chez les femmes. "Certaines études ont montré que les femmes sont plus susceptibles de déchirer leur LCA pendant la phase pré-ovulatoire, lorsque les niveaux d'œstrogènes sont élevés, que pendant la phase post-ovulatoire, lorsque les niveaux sont faibles", souligne Lauren Paschall, assurant qu’il faudrait "enquêter davantage sur le rôle de ces hormones sur les blessures du LCA".

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