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Alzheimer : prendre des opioïdes augmente le risque de décès

Les personnes de plus de 65 ans atteintes de démence sont quatre fois plus susceptibles de mourir dans les six premiers mois après avoir commencé à prendre un opioïde contre la douleur, selon une nouvelle étude.

Alzheimer : prendre des opioïdes augmente le risque de décès Rattankun Thongbun/istock




L'ESSENTIEL
  • Les personnes âgées qui commencent à prendre des opioïdes après un diagnostic de démence ont un risque accru de décès, en particulier au cours des deux premières semaines de consommation.
  • Le risque de surmortalité chez ces patients peut être multiplié jusqu'à 11.
  • Les chercheurs appellent à la prudence lors de la prescription d'opioïdes chez les patients atteints de démence.

Les opioïdes sont couramment utilisés pour soulager les douleurs aiguës ou chroniques chez les patients. Cependant, une nouvelle étude, présentée lors de la Conférence internationale de l'Association Alzheimer en 2023 tenue à Amsterdam, a révélé que l'utilisation de ces médicaments chez les personnes âgées atteintes de démence pouvait entraîner un risque de surmortalité.

Démence et opioïdes : un risque de décès jusqu'à 11 fois plus élevé

Les chercheurs ont analysé les dossiers de tous les Danois âgés de 65 ans et plus ayant reçu un diagnostic de démence entre 2008 et 2018. Parmi ces patients, 42 % ont obtenu une ordonnance d'opioïdes pour traiter leurs douleurs. Les scientifiques ont suivi ces malades pendant 180 jours après leur première prescription.

L'équipe a constaté que 33,1 % des participants prenant des opioïdes sont décédés sur la période étudiée alors que le taux est seulement de 6,4 % parmis les patients atteints de démence sans traitement contre la douleur. Cela représente un risque de surmortalité quatre fois plus élevé pour les personnes prenant les médicaments anti-douleurs.

De plus, l'étude a révélé que le risque de décès était le plus élevé au cours des deux premières semaines suivant la prescription, où la mortalité pour tous les opioïdes était multipliée par onze. Avec des opioïdes forts, (morphine, oxycodone, cétobémidone, hydromorphone, péthidine, buprénorphine, fentanyl) le risque était six fois plus important. Le plus dangereux semble être le patch de fentanyl : le risque de mourir était multiplié par huit.

Démence : la prescription d'anti-douleurs doit être réfléchie et suivie

Ces nouvelles découvertes soulignent l'importance d'une évaluation soigneuse des risques et des avantages avant de prescrire des opioïdes aux personnes âgées atteintes de démence.

"La douleur ne doit pas rester non diagnostiquée ou non traitée, en particulier chez les personnes atteintes de démence qui peuvent ne pas être en mesure d'articuler efficacement l'emplacement et la gravité de la douleur", explique Nicole Purcell, Directrice principale de l'association ayant organisé le colloque. Elle précise que les décisions concernant la prescription d'analgésiques doivent toutefois être "mûrement réfléchies et, s'ils sont utilisés, le patient doit faire l'objet d'une surveillance attentive".

"Les opioïdes sont connus pour avoir des effets secondaires importants, notamment la sédation, la confusion, la dépression respiratoire et les chutes. Les personnes âgées atteintes de démence ont un trouble cérébral grave et sont souvent fragiles. Nous soupçonnons que c'est la raison pour laquelle elles ne peuvent pas tolérer les opioïdes, mais nous ne savons pas pour certains et doivent faire plus de recherches pour répondre à ces questions", ajoute Dr Christina Jensen-Dahm, auteure de l'étude, dans un communiqué.

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