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Oncologie

Cancer de l’ovaire : quelles sont les professions à risque ?

Les femmes travaillant dans les secteurs de l'esthétique, de la coiffure, du commerce, de la construction et dans l’industrie du vêtement seraient plus vulnérables. Elles présenteraient un risque de cancer de l'ovaire augmenté.

Cancer de l’ovaire : quelles sont les professions à risque ? Yaroslav Astakhov/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les coiffeurs, les esthéticiens et les comptables font partie des professions qui peuvent être associées à un risque accru de cancer de l'ovaire.
  • Les risques augmentent de plus de 40 % en cas d'exposition cumulative élevée, soit de 8 ans ou plus, à 18 agents différents.
  • Parmi les agents responsables, on retrouve notamment le talc, l'ammoniac, les gaz propulseurs, l'essence et les agents de blanchiment

Environ 5.348 nouveaux cas de cancers de l’ovaire sont recensés en 2023, en France, selon l’Institut National du Cancer. Les facteurs environnementaux, y compris ceux associés au lieu de travail, peuvent augmenter le risque d’en souffrir. Cependant, peu de recherches ont évalué les risques professionnels auxquels les femmes sont confrontées. C’est pourquoi des chercheurs de l’université de Montréal (Canada) ont réalisé une étude.

Dans leurs travaux, publiés dans la revue Occupational and Environmental Medicine, ils ont analysé les données de 491 patientes diagnostiquées avec un cancer épithélial de l'ovaire et les ont comparées à celles de 897 femmes en bonne santé. Des informations supplémentaires ont été recueillies auprès de toutes les participantes sur leurs antécédents socio-démographiques, leurs antécédents médicaux, les médicaments prescrits, leurs antécédents en matière de procréation, leur poids et leur taille, les facteurs liés à leur mode de vie et l'historique de leur vie professionnelle.

Cancer de l’ovaire : les coiffeurs, les esthéticiennes et les barbiers auraient plus de risques

Selon les données, les femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire étaient plus nombreuses à avoir un niveau d'éducation inférieur, à utiliser des contraceptifs oraux depuis moins longtemps et à ne pas avoir d'enfants ou à en avoir moins. Les auteurs ont constaté que les coiffeurs, les esthéticiens, les barbiers, les couturiers, les brodeurs, les vendeurs et les comptables faisaient partie des métiers pouvant être associés à un risque accru de cancer de l'ovaire.

Dans le détail, le fait de travailler pendant 10 ans ou plus en tant que coiffeuse, barbière, esthéticienne était associé à un risque trois fois plus élevé, tandis que le fait de travailler durant 10 ans ou plus dans la comptabilité était associé à un risque deux fois plus élevé, et le fait de travailler dans le secteur de la construction à un risque presque trois fois plus élevé. Même constat : travailler dans l'industrie du vêtement, y compris la broderie, était associé à un risque accru de 85 % de développer la maladie, tandis que travailler dans le commerce ou la vente au détail était associé à des risques accrus, respectivement, de 45 % et 59 %.

L'exposition cumulative élevée à 18 agents en cause

Des risques accrus de plus de 40 % ont été observés en cas d'exposition cumulative élevée (soit 8 ans ou plus), par rapport à aucune, à 18 agents différents. Il s'agit "du talc, de l'ammoniaque, du peroxyde d'hydrogène, de la poussière de cheveux, des fibres synthétiques, des fibres de polyester, des colorants et pigments organiques, de la cellulose, du formaldéhyde, des gaz propulseurs, des produits chimiques naturels contenus dans l'essence et des agents de blanchiment."

Les coiffeuses, les esthéticiennes et les barbières étaient les professionnels les plus fréquemment exposés à 13 agents, dont l'ammoniac, le peroxyde d'hydrogène, les teintures et pigments organiques et les décolorants. Cependant, les scientifiques ne savent pas si ces associations sont dues à un seul agent, à une combinaison d'agents ou à d'autres facteurs liés au lieu de travail.

Inclure les femmes dans les études sur les cancers professionnels

Cette recherche "nous rappelle que si le manque de représentation des femmes dans les études sur le cancer professionnel - et même les stratégies potentielles pour résoudre ce problème - sont reconnus depuis longtemps, il reste encore à améliorer l'étude des risques professionnels des femmes. En les excluant, nous manquons l'occasion d'identifier les facteurs de risque de cancers spécifiques aux femmes, d'évaluer s'il existe des différences de risque spécifiques au sexe et d'étudier les expositions survenant dans les professions principalement occupées par des femmes", ont déclaré les docteurs Melissa Friesen et Laura Beane Freeman de l'Institut national du cancer des États-Unis dans un communiqué.

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