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Psychologie

Troubles du stress post traumatique chez les femmes : le secours d'une protéine

Des chercheurs ont découvert qu’une forme de l’ubiquitine, une protéine présente dans le cerveau, pourrait réguler les troubles du stress post-traumatique (TSPT) chez les femmes.

Troubles du stress post traumatique chez les femmes : le secours d'une protéine Zinkevych/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une forme de protéine ubiquitine, appelée K-63, participerait à la formation des souvenirs de la peur chez les femmes.
  • Chez les hommes, ce rôle n’a pas été observé.
  • Les chercheurs espèrent ainsi pouvoir mettre au point un traitement pour cibler K-63 et ainsi réduire les souvenirs de TSPT.

Les troubles du stress post-traumatique (TSPT) disparaissent dans les trois mois ou deviennent chroniques dans 20 % des cas, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, ils nécessitent toujours des prises en charge adaptées qui, actuellement, ne sont pas toujours efficaces…

Une protéine liée aux souvenirs de la peur chez les femmes

Des chercheurs viennent peut-être de trouver une nouvelle piste de traitement pour réduire les troubles psychiatriques liés à l'événement traumatisant. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry. Lors de leurs travaux, les scientifiques ont découvert qu’une forme de protéine ubiquitine, appelée K-63, avait une fonction très importante dans le cerveau des femmes : elle participe à la formation des souvenirs de la peur. 

"Souvent, les molécules qui se trouvent dans le cerveau ont le même rôle, pour les deux sexes, dans la formation des souvenirs liés à peur, et c'est la première fois que nous en trouvons une qui a une fonction spécifique pour l’un des deux, explique Tim Jarome, auteur principal de cette étude, dans un communiqué. Nous avons trouvé cette fonction pour le sexe qui est le plus susceptible d’avoir un TSPT [les femmes]. C’est rare de trouver des mécanismes spécifiques à un sexe en termes de régulation des facteurs qui causent le TSPT.

Un possible traitement pour réduire le stress post-traumatique

Habituellement, cette protéine est chargée d'éliminer les cellules qui sont abîmées ou devenues inutiles dans le cerveau. Elle "marque les autres protéines à détruire", détaille Tim Jarome. Mais, selon les chercheurs, une forme spécifique de cette protéine aide à réguler les événements de la mémoire qui causent le TSPT. "Le fait qu’elle remplisse cette fonction dans le contexte du TSPT chez les femmes est très surprenant", poursuit-il. 

À terme, cette découverte pourrait permettre de mettre au point de nouveaux traitements pour la prise en charge du TSPT. Actuellement, les personnes qui en souffrent suivent généralement une psychothérapie pour empêcher que le souvenir traumatique soit intégré et traité par le cerveau comme un souvenir habituel. En parallèle, certains prennent des médicaments mais, selon l’Inserm, “ils ont une efficacité limitée, purement symptomatique.” 

Pour un patient sur cinq environ, il existe un risque significatif de voir le malade rechuter à l’issue d’une prise en charge adaptée, d’après l’Inserm.  "En ce moment, les traitements ne sont pas très efficaces et le taux de réussite n'est pas très bon, souligne Tim Jarome. Les TSPT ne sont pas les mêmes chez tous les patients, et nous savons que les femmes sont plus susceptibles de les avoir. Les approches thérapeutiques que nous adoptons pour les traiter devraient différencier les hommes et les femmes. [La protéine] pourrait être un mécanisme que nous ciblerions pour traiter les TSPT chez les femmes.

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