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Horloge biologique

Changement d'heure : passer à l'heure d'été n'est pas bon pour la santé

Comment le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été affecte-t-il nos rythmes circadiens et notre santé ?

Changement d'heure : passer à l'heure d'été n'est pas bon pour la santé i-am-helen/iStock




L'ESSENTIEL
  • Nous passerons à l'heure d'été dans la nuit de samedi 25 à dimanche 26 mars, à 2 heures, il sera 3 heures.
  • Ce changement affecte notre horloge biologique et peut entrainer des perturbations.
  • Les chronobiologistes s'accordent à penser que l'heure d'hiver serait meilleure pour l'organisme que l'heure d'été.

Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars, vous devrez avancer d'une heure les aiguilles de votre montre, à 2 heures, il sera 3 heures... C'est une habitude prise il y a presque 50 ans, en 1976 : au printemps on passe à l'heure d'été et on doit avancer les horloges d'une heure, et à l'automne on fait l'inverse, on passe à l'heure d'hiver et on recule le temps d’une heure. À cette époque, en pleine crise pétrolière, l’origine de l'idée vient du besoin de faire des économies d’énergie en adaptant les heures de clarté naturelle aux activités quotidiennes. Aujourd'hui encore, les "Pour" et les "Contre" s’affrontent sur l’utilité du système, cependant la littérature scientifique explique que ces changements ont un impact significatif sur notre santé. 

Les changements d’heures affectent notre horloge biologique

Le rythme circadien, dénommé également "horloge biologique", constitue l'horloge interne du corps. Il permet de réguler, sur un cycle de 24 heures, certains processus physiologiques comme le sommeil et l'alimentation. Sa synchronisation est principalement réalisée grâce à la lumière, et les perturbations de ce rythme peuvent causer de nombreuses maladies. 

Le changement d'heure "impacte notre horloge biologique interne et peut induire des effets néfastes sur notre santé (troubles du sommeil, de la vigilance, accidents du travail et de la route, dépressions, infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux)", précise l'Inserm dans un article.

"L'adaptation de l'organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons variera d'un individu à l'autre et peut durer de quelques jours pour les chronotypes matinaux (personnes ayant tendance à être plus efficaces le matin) à plusieurs mois pour les chronotypes tardifs (personnes ayant tendance à être plus efficaces le soir)." Les jeunes enfants et les personnes âgées sont les plus susceptibles de ressentir ces effets négatifs. "Mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil qui auront plus de difficultés à s'adapter au nouvel horaire." 

La transition vers l'été est plus difficile à gérer pour le corps

Selon plusieurs chronobiologistes, dont le neurobiologiste et chercheur à l’Inserm Claude Gronfier, Président de la Société Française de Chronobiologie, la transition vers l’heure d’été est plus complexe pour l’organisme puisqu’une heure de sommeil est perdue et que l'horloge biologique est également avancée d'une heure. 

En 2019, sur demande du Parlement européen, la France, via un vote de consultation en ligne, a décidé de supprimer le décalage horaire. Le Parlement européen s’est prononcé pour la fin du changement d'heure en 2021, mais les États membres peinent toujours à s'adapter. 

L’heure d’hiver est meilleure pour la santé que l’heure d’été

La plupart des Français préfèrent conserver l'heure d'été. Pourtant, la communauté scientifique recommande d'opter pour celle d’hiver. Effectivement, en conservant l’heure d’été, il serait plus difficile physiquement de se lever l'hiver et de s'endormir l'été. 

Le jour le plus court de l'année, le 21 décembre, le soleil se lèverait à Paris à 9h41 (au lieu de 8h41 en heure d’hiver). Ainsi, lorsque vous vous réveillerez le matin, votre corps n'aura pas assez de lumière pour synchroniser votre horloge biologique. Or, l'équipe scientifique du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon a observé que certaines expositions à la lumière à des moments très précis ont des effets bénéfiques sur la physiologie du sommeil et les fonctions non-visuelles de l’organisme telles que la sécrétion de la mélatonine (hormone contrôlée par l’horloge circadienne et impliquée dans la régulation du sommeil), le réflexe pupillaire, l’activité cérébrale, la température et le système cardiovasculaire”, et ce, “même à des exposition très courtes et des niveaux très faibles de lumière”.

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