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Génétique

Alzheimer : les chercheurs décodent la maladie... grâce à une mouche

Grâce à des mouches de fruits, des scientifiques ont découvert une variation génétique, responsable de la neurodégénérescence liée à la maladie d’Alzheimer. 

Alzheimer : les chercheurs décodent la maladie... grâce à une mouche RHJ/ISTOCK




L'ESSENTIEL
  • La maladie d'Alzheimer touche environ un million de personnes en France.
  • Elle est provoquée par une accumulation anormale de protéines dans le cerveau.

Quel est le lien entre la mouche et l’humain ? Les yeux ! Les yeux de la mouche de fruits contiennent des cellules appelées photorécepteurs, des neurones spécialisés. Ils sont des outils précieux pour la recherche sur la neurodégénérescence. Dans Scientific Reports, une équipe scientifique explique avoir découvert le rôle clé d’une variation génétique dans la maladie d’Alzheimer, grâce à ces insectes. 

Mieux comprendre la maladie d’Alzheimer grâce aux mouches de fruits

Les chercheurs australiens se sont intéressés aux niveaux de TOMM40, une protéine codée par le gène du même nom. "Un lien génétique fort existe entre l'augmentation des niveaux du gène mitochondrial TOMM40 et la maladie d'Alzheimer, mais les mécanismes sous-jacents à ce phénomène sont largement inconnus, précisent les auteurs dans un communiqué. Cette connexion a été difficile à démêler parce que ce gène est voisin du 'gène d'Alzheimer' (ApoE), le plus puissant prédicteur de la maladie d'Alzheimer d'apparition tardive."

Pour mieux comprendre le lien entre la maladie et le gène, les chercheurs ont donc eu recours aux mouches de fruits. L’équipe a génétiquement modifié les insectes pour qu'ils produisent la protéine TOMM40 en excès. Ils ont découvert que l’augmentation de la production de la protéine provoquait une mort cellulaire marquée dans la rétine. Aussi appelée dégénérescence, son niveau était proportionnel aux quantités de la protéine.

Maladie d’Alzheimer : quelle leçon tirer de cette étude sur les mouches ?

Dans un second temps, ils ont cherché l’origine de la mort de ces cellules dans les tissus oculaires des mouches. "Nous avons examiné les yeux des larves de mouches au microscope et avons constaté une augmentation d'une protéine qui marque l'activation de l'apoptose, appelée ‘caspase-3’ chez l’Homme, explique Dr Periasamy, co-autrice de l’étude. Cela nous a confirmé que l'apoptose était le chaînon manquant que nous recherchions." Ce terme désigne un type de mort cellulaire. La surproduction de la protéine TOMM40 entraîne un déséquilibre dans les mitochondries, qui font partie des cellules, et cela entraîne l’apoptose. 

Maladie d’Alzheimer : la nécessité de nouveaux traitements 

"Bien que cette recherche en soit encore qu'à ses débuts, il sera passionnant d'explorer et d'exploiter la relation entre l'apoptose liée à TOMM40 et la maladie d’Alzheimer", se réjouit la spécialiste. À plus long terme, elle espère que la compréhension de ce mécanisme permettra de trouver une manière de l’empêcher afin d’éviter la mort des neurones. "Actuellement, nous n'avons pas de bons traitements pour la maladie d'Alzheimer et nous avons un besoin urgent de nouvelles options, développe Dr Periasamy. Notre recherche offre une voie alternative possible pour le développement d'interventions thérapeutiques indispensables pour cette maladie dévastatrice."

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