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Stress post-traumatique : la sieste peut raviver les souvenirs liés à la peur

Dormir deux heures dans la journée permettrait de faire remonter des souvenirs effrayants mais aussi de participer à leur formation et à leur archivage dans la mémoire.

Stress post-traumatique : la sieste peut raviver les souvenirs liés à la peur Antonio_Diaz/iStock




L'ESSENTIEL
  • De précédentes études avaient déjà prouvé que dormir après avoir appris quelque chose pouvait aider à s’en souvenir.
  • Jusqu’à présent, aucune étude ne s’était concentrée sur les souvenirs liés à la peur.

La sieste est recommandée chez certaines personnes, notamment lorsqu’elles souffrent d’une mauvaise qualité de sommeil. En effet, dans ce cas, l’Assurance maladie recommande de dormir 5 à 20 minutes maximum en journée, de préférence entre 12 et 15 heures pour ne pas perturber la nuit à venir. Mais, selon des chercheurs russes, s’accorder un petite somme durant journée ne serait pas bénéfique pour tous les patients. Ils estiment que la sieste peut raviver les souvenirs liés à la peur mais aussi contribuer à leur formation et leur réactivation dans la mémoire à long terme. 

Siestes : sont-elles déconseillées après un traumatisme ?

"Comprendre l'effet du sommeil dans les situations de traumatisme émotionnel est important afin de développer des stratégies efficaces pour (aider) les victimes de catastrophes, les personnes souffrant de panique ou de trouble de stress post-traumatique”, explique dans un communiqué Yuri Pavlov, l’un des auteurs de cette étude publiée dans la revue Cognitive, Affective & Behavioral Neuroscience. Si nous avions trouvé que l'effet du sommeil sur la mémoire, plus précisément sur des souvenirs liés à la peur, était similaire à d'autres types de mémoire, tels que la mémoire épisodique (c’est-à-dire ceux liée aux événements de la vie), alors ça aurait été mieux pour les victimes qu’elles ne dorment pas après un traumatisme”.

Pour mieux comprendre ce lien, les scientifiques ont créé une peur - associée à un bruit fort et irritant - chez les participants et ont étudié les réponses de leurs cerveaux grâce à l'électroencéphalographie, ou EEG, c’est-à-dire un examen qui permet d'enregistrer l'activité électrique des neurones du cerveau. 

Sans sieste, la mémoire enregistre aussi les nouveaux souvenirs liés à la peur 

Les chercheurs ont testé deux types de journées : celles où les participants devaient faire une sieste de deux heures en journée et celles où ils n’en faisaient pas mais devaient, durant deux heures également, changer d'activité toutes les 30 minutes. Soit ils regardaient un film sur la nature, soit ils jouaient à un jeu vidéo. 

"Dans nos expériences, nous avons prouvé qu'une sieste de deux heures en journée renforce les souvenirs de peur appris juste avant de dormir, détaille Yuri Pavlov. Cependant, le même effet a été observé quand (les participants restaient éveillés). Après avoir regardé un film émotionnellement neutre ou joué sur un ordinateur, leurs souvenirs liés à la peur étaient également renforcés”.

Les résultats signifient donc que les nouveaux souvenirs liés à la peur peuvent être enregistrés par le cerveau lors d’une sieste, mais que cet archivage se fait aussi si la personne ne dort pas en journée. À l’avenir, les chercheurs souhaitent étudier des patients inconscients ou en état végétatif afin d’analyser l’impact de leur sommeil sur l’anxiété et les mauvais souvenirs.

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