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QUESTION D'ACTU

Chances de conception

La fécondité serait liée à l’endroit où l’on vit

Les personnes vivant dans des quartiers défavorisés ont environ 20 % de chances en moins de concevoir un enfant, selon une nouvelle étude.

La fécondité serait liée à l’endroit où l’on vit Tanaonte/iStock




L'ESSENTIEL
  • C’est en Bulgarie (26,3 ans), en Roumanie (26,9 ans) et en Slovaquie (27,2 ans) que les mères sont les plus jeunes à l’arrivée de leur premier enfant.
  • Les plus âgées sont les Italiennes (31,3 ans), suivies des Espagnoles (31,1 ans) et des Luxembourgeoises (31,1 ans).
  • En 2019, les femmes avaient en moyenne, dans l’Union européenne, 29,4 ans à la naissance de leur premier enfant, contre 28,8 ans en 2013.

Comment expliquer que certains couples parviennent sans difficulté à concevoir un enfant tandis que d’autres sont obligés de recourir à des traitements de fertilité ou à une procréation médicalement assistée (PMA) ?

Si de nombreux facteurs entrent en ligne de compte, tels que l’âge des futurs parents, l’exposition aux polluants, les antécédents familiaux ou encore l’obésité, un autre élément devrait être pris en considération : le lieu où l’on réside.

C’est ce que met en lumière une nouvelle étude menée par l'université d'État de l'Oregon. Publiée dans JAMA Open Network, elle montre que les personnes vivant dans des quartiers défavorisés sur le plan socio-économique ont environ 20 % de chances en moins de concevoir un enfant au cours d'un cycle menstruel donné, par rapport aux personnes vivant dans des quartiers plus riches.

Une large cohorte étudiée

Les chercheurs savaient déjà que l’endroit où l’on réside peut prédire l’espérance de vie globale en fonction de facteurs tels que le revenu, l'accès aux soins de santé, les taux d'emploi, le niveau d'éducation et l'accès à l'eau potable. "Mais le concept selon lequel votre quartier affecte votre fertilité n'a pas été étudié en profondeur", explique Mary Willis, autrice principale de l’étude. Or, selon elle, "qu'avant même que vous soyez conçu, il peut y avoir des choses qui affectent votre santé".

Pour mieux comprendre le lien entre taux de fécondité et lieu de vie, les chercheurs ont analysé les données concernant 6 356 femmes âgées de 21 à 45 ans, tentant de concevoir sans avoir recours à un traitement de fertilité, de 2013 à 2019.

Les participantes à l'étude ont rempli des enquêtes en ligne toutes les huit semaines pendant maximum 12 mois, répondant à des questions sur les caractéristiques du cycle menstruel et l'état de grossesse. Au cours de la période d'étude, 3 725 grossesses ont été documentées.

Les chercheurs ont ensuite comparé ces données avec l’indice de privation de zone, une mesure des ressources socio-économiques d'un quartier prenant notamment en compte le niveau d'éducation, le logement, l'emploi et la pauvreté.

Jusqu’à 25 % de chances de fécondité en moins

Ils ont constaté que les participantes des quartiers les plus défavorisés selon les classements nationaux présentaient une réduction de 19 à 21 % de la fécondabilité par rapport à celles des quartiers les moins défavorisés. Sur la base des classements nationaux, les quartiers les plus défavorisés présentaient une réduction de 23 à 25 % de la fécondabilité par rapport aux zones les moins défavorisées.

"Le fait que nous obtenions les mêmes résultats au niveau national et au niveau des États montre vraiment que les privations du voisinage peuvent influencer la santé reproductive, y compris la fécondité", souligne la Pr Willis.

Selon elle, aborder la recherche sur la fertilité d'un point de vue structurel pourrait contribuer à réduire ou à prévenir l'infertilité en général, notamment parce que les traitements de fertilité sont coûteux et ne sont généralement accessibles qu'aux familles disposant de ressources importantes.

Il est aussi indispensable d’investir dans les quartiers défavorisés afin de limiter les disparités socio-économiques et donc accroître la fertilité de ses habitantes souhaitant concevoir un enfant.

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