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QUESTION D'ACTU

Particules fines

La pollution de l’air, responsable d'arythmies mortelles ?

Les jours de forte pollution, les arythmies cardiaques sont plus fréquentes, en particulier chez les personnes porteuses de défibrillateur automatique implantable. 

 La pollution de l’air, responsable d'arythmies mortelles ? hirun/istock




L'ESSENTIEL
  • Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 4 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air.
  • L'étude s'est déroulée dans la ville de Plaisance en Italie, très mal classée par l'Agence européenne pour l'environnement à cause de la mauvaise qualité de l'air.
  • Les particules fines peuvent provoquer une inflammation aiguë du muscle cardiaque, ce qui pourrait expliquer la survenue des arythmies.

La pollution de l’air menace notre santé cardiaque ? En tous cas, elle fragilise les personnes atteintes de pathologies cardio-vasculaires. Selon une étude rendue publique lors du congrès de la Société européenne de cardiologie, les personnes porteuses d’un défibrillateur automatique implantable (DAI), qui permet de corriger les anomalies de l’activité électrique du cœur, sont plus vulnérables les jours de pollution. 

Les effets de différents types de polluants analysés 

"Nous avions observé que les visites aux urgences pour arythmie chez les patients porteurs de DAI avaient tendance à se regrouper les jours où la pollution de l'air était particulièrement élevée", note le Dr Alessia Zanni, de l'hôpital Maggiore de Bologne. "Nous avons donc décidé de comparer la concentration de polluants atmosphériques les jours où les patients avaient une arythmie par rapport aux niveaux de pollution les jours sans arythmie."

L’équipe de scientifiques italiens a recruté 146 patients. Parmi eux, 93 ont reçu un DAI en raison d'une insuffisance cardiaque après une crise cardiaque tandis que 53 avaient une maladie cardiaque génétique ou inflammatoire. Un peu plus de la moitié (79 patients) n'avaient jamais eu d'arythmie ventriculaire et 67 patients en avaient déjà eu une. Il s’agissait soit d’une tachycardie, lorsque les battements du cœur sont trop rapides, ou d’une fibrillation, quand les ventricules du cœur ne parviennent plus à se contracter et que la circulation du sang est interrompue. En l'absence de défibrillation, la personne perd connaissance et risque de décéder rapidement. Le DAI permet justement de corriger ces arythmies cardiaques. En parallèle, il donne des informations sur les situations dans lesquelles le rythme cardiaque s’est perturbé. Ce sont ces données que les chercheurs ont analysé chez les patients. Ils ont aussi sollicité les stations de surveillance de l’Agence régionale de protection de l’environnement pour obtenir les niveaux quotidiens de PM10, PM2,5, de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde d'azote (NO2) et d'ozone (O3). Grâce aux adresses des patients, ils ont pu estimer leur niveau d’exposition à ces différents polluants présents dans l’air. Ensuite, les chercheurs ont analysé l'association entre les concentrations de polluants et la survenue d'arythmies ventriculaires.

Des risques augmentés, quel que soit le type de particules 

Sur l’ensemble de la durée de l’étude, 440 arythmies ventriculaires ont été enregistrées. Certaines ont nécessité un choc, réalisé à l'hôpital, pour réguler le rythme cardiaque. Les chercheurs ont trouvé une association significative entre les niveaux de PM2,5 et les arythmies ventriculaires correspondant à un risque accru de 1,5 % pour chaque augmentation de 1 μg/m3 de PM2,5. Ils ont également constaté que lorsque les concentrations de PM2,5 étaient élevées de 1 μg/m3 pendant une semaine entière, par rapport aux niveaux moyens, la probabilité d’arythmie ventriculaire était 2,4 % plus élevée. Lorsque les PM10 étaient de 1 μg/m3 au-dessus de la moyenne pendant une semaine, le risque d'arythmie augmentait de 2,1 %.

"Notre étude suggère que les personnes à haut risque d'arythmies ventriculaires, notamment celles qui ont un DAI, devraient vérifier les niveaux de pollution chaque jour", estime l'autrice de l'étude. "Lorsque les concentrations de particules fines PM2,5 et PM 10 sont élevées, supérieures à 35 μg/m3 et 50 μg/m3, respectivement, il serait utile de rester à l'intérieur autant que possible et de porter un masque N95 à l'extérieur, en particulier dans les zones de trafic intense." Elle recommande également l’utilisation d’un purificateur d'air à la maison.

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