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Octobre rose

Cancer du sein : faut-il se faire dépister avant 50 ans ?

Le programme de dépistage organisé du cancer du sein concerne les femmes entre 50 et 74 ans. La Haute autorité de santé s’interroge sur un éventuel élargissement entre 40 et 50 ans et jusqu’à 79 ans.

Cancer du sein : faut-il se faire dépister avant 50 ans ? WIDMANN PETER/TPH/SIPA




« La mammographie, c’est important pour détecter un cancer du sein. Mais pourquoi attendre 50 ans ? » Vous avez probablement entendu cette question à la radio ces derniers jours dans le spot diffusé par le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (Inca) à l’occasion d’Octobre rose, le mois de mobilisation nationale contre le cancer du sein. Le programme de dépistage organisé concerne en effet les femmes âgées de 50 à 74 ans, elles sont incitées à réaliser une mammographie de dépistage tous les 2 ans, prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie.


80% des femmes ont déjà eu une mammographie avant 50 ans.

Mais beaucoup de femmes n’attendent pas 50 ans pour faire leur première mammographie. Dans le baromètre cancer de 2005, 80% des Françaises de 40 à 49 ans disaient avoir déjà eu une mammographie au cours de leur vie et 53% dans les 2 ans précédant l’enquête. Face à la fréquence de ce dépistage individuel, c’est à dire en dehors du programme de dépistage organisé, les autorités sanitaires s’interrogent depuis plusieurs années sur l’intérêt d’élargir la population concernée aux femmes à partir de 40 ans. La Haute autorité de santé doit se prononcer au 1er semestre 2014 et elle a publié vendredi une note de cadrage résumant le contexte scientifique actuel. Même si le cancer du sein est plus agressif et plus sujet à récidive chez la femme jeune, la littérature scientifique apparaît globalement défavorable à la généralisation des mammographies de dépistage avant 50 ans.


Plus de cancers induits que de cancers dépistés

Plusieurs études, notamment britanniques, ont permis de montrer que la réduction de mortalité par cancer du sein apportée par des mammographies régulières chez les femmes de 40 à 49 ans est faible, de l’ordre de 10% alors qu’elle est de 21% dans la tranche d’âge ciblée par le dépistage organisé. De plus, ce faible gain sur la mortalité se fait au prix d’effets indésirables majeurs. Le premier écueil est le sur-diagnostic, c’est à dire la détection de petites tumeurs déclenchant des traitements très lourds alors qu’elles n’auraient pas évolué en cancer du vivant de la patiente. Il s’applique à tous les dépistages, à tous les âges. Le second risque est celui du cancer dit radio-induit, c’est à dire causé par les rayons X de la mammographie. Avant 50 ans, la densité des seins impose aux radiologues d’utiliser une dose importante de rayons pour obtenir un cliché lisible, exposant ainsi les femmes jeunes à un risque plus important de cancer radio-induit. « C'est pourquoi il n'est pas recommandé aux femmes de moins de 50 ans sans facteur de risque particulier de faire des mammographies de dépistage », précise l’Inca. La Haute autorité de santé cite des estimations très défavorables avec 16 cancers induits pour 13 cancers détectés pour 1000 femmes entre 40 et 44 ans et 27 cancers induits pour 24 cancers détectés pour 1000 femmes entre 45 et 49 ans.

Dans son évaluation attendue pour début 2014, la Haute autorité de santé prendra également en compte la dimension économique et le rapport coût-efficacité d’un dépistage individuel très répandu par rapport à un dépistage organisé en matière d’années de vie sauvées et de traitements lourds évités.

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