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Chirurgie

Allaitement : «beaucoup trop d'opérations du frein de la langue», s'inquiètent les pédiatres

Selon plusieurs sociétés savantes de pédiatrie, les chirurgies du frein de langue chez les enfants après leur séjour en maternité ne sont pas toujours justifiées, et augmentent anormalement en France. 

Allaitement : \ Chalabala / istock.




L'ESSENTIEL
  • Situé sous la langue, son frein sert à favoriser un lien symétrique pour le développement de la bouche.
  • Il joue un rôle important dans la mobilité de la langue qui permet la déglutition et d'avaler les aliments.

Dans une tribune commune, des sociétés savantes de pédiatrie s’inquiètent de l’augmentation anormale des chirurgies du frein de langue chez les enfants après leur séjour en maternité.

Cette intervention consiste à déplacer ou allonger un frein de la langue qui, mal positionné, empêche parfois le bébé de têter. A la suite de l’Australie (420 % d’augmentation), la Nouvelle Zélande ou l’Amérique du Nord, "son augmentation récente et non justifiée en France nous poussent à alerter parents, professionnels de l’enfance et institutionnels", écrivent les experts.

"Un geste agressif et potentiellement dangereux"

D’abord parce que les publications scientifiques sur la manière dont il faut pratiquer cette intervention ne semblent pas assez solides aux yeux des pédiatres. "Depuis une dizaine d’années, les freins de la langue anormalement courts ont généré de manière exponentielle des publications se disant scientifiques sans présenter la rigueur méthodologique indispensable à toute recherche", écrivent-ils.

Ensuite parce que le rapport bénéfice/risque de la chirurgie du frein de langue ne semble pas forcément évident au vue de ses conséquences collatérales. "Il s’agit d’un geste agressif et potentiellement dangereux pour des nourrissons", rappellent les pédiatres. "Les parents doivent être informés du risque d’effets secondaires de ce type d’opération : hémorragies, lésion collatérale tissulaire, obstruction des voies respiratoires ou nerveuses, refus de tétée, ect..", poursuivent-ils.

De nouvelles recommandations

Les sociétés savantes formulent ainsi plusieurs recommandations, notamment :
-       qu’en l’absence de difficultés, la présence d’un frein de langue court et/ou épais ne soit pas une indication chirurgicale.
-       Qu’en présence de difficultés, quelles qu’elles soient, la démarche diagnostique scientifique soit réalisée par des professionnels de formation universitaire, ou ayant une formation agréée officiellement en allaitement, respectant une médecine basée sur des preuves.
-       La sanction chirurgicale, restant exceptionnelle, devra se prendre en lien avec le médecin traitant.
-       Que des études méthodologiquement rigoureuses ciblant les indications, l’efficacité et la tolérance de la frénotomie* soient menées à terme sans délai.
-       D’améliorer la préparation à l’allaitement et la formation des professionnels afin d’accentuer la prise en charge non chirurgicale en cas de difficultés.

*La frénotomie, parfois appelée frénectomie ou freinectomie, consiste à sectionner un des freins situés dans la bouche.

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