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QUESTION D'ACTU

Chirurgie de la cataracte

La cataracte peut être liée à un risque accru d’accident cardiovasculaire

Selon une nouvelle étude publiée dans le "British Journal of Ophthalmology", une cataracte augmenterait de plus d’un tiers le risque de décès par accident vasculaire cérébral ou par crise cardiaque.

La cataracte peut être liée à un risque accru d’accident cardiovasculaire DragonImages/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les personnes ayant subi une opération de la cataracte présentent un risque de décès toutes causes confondues supérieur de 13 %. Ce risque monte à 36 % en cas de décès de causes vasculaires.
  • Plusieurs pistes expliquant cet accroissement du risque de décès sont à l'étude, notamment le stress oxydatif, la dépression et dégénérescence des cristallins.

Pathologie fréquente, touchant une personne sur cinq à partir de 65 ans et plus de deux sur trois à 85 ans, la cataracte est une opacification partielle ou totale du cristallin, qui menace la vue à long terme. Ce processus lent et inéluctable, lié à l’âge mais qui peut aussi être d’origine congénitale ou lié à un traumatisme oculaire, une baisse progressive de la vue, associée à un éblouissement à la lumière vive.

Actuellement, la chirurgie de la cataracte est le seul traitement efficace de la cataracte et est par conséquent l'intervention ophtalmique la plus pratiquée.

Plusieurs études ont déjà étudié l'association entre la chirurgie de la cataracte et la mortalité, quelle qu'en soit la cause, mais ont donné des résultats contradictoires. Dans cette nouvelle étude, publiée en ligne dans le British Journal of Ophthalmology, les auteurs ont donc entrepris d'étudier l'association entre la chirurgie de la cataracte et la mortalité en examinant les décès dus à des causes spécifiques.

Un risque de décès de causes vasculaires supérieur de 36 %

Pour cela, ils ont étudié les données de 14 918 personnes de 40 ans ou plus ayant participé aux cycles 1999-2008 de la National Health and Nutrition Examination Survey aux États-Unis. Parmi elles, 2 009 ont subi une opération de la cataracte.

Les décès ont été suivis sur une période de suivi médiane de 10,8 ans au cours de laquelle 3 966 (19,1 %) des participants sont décédés. Les décès, toutes causes confondues, étaient plus probables chez les personnes ayant déclaré avoir subi une opération de la cataracte, tout comme les décès dus à certaines causes spécifiques, notamment les maladies vasculaires, le cancer, les accidents, la maladie d'Alzheimer, les maladies respiratoires et les maladies rénales.

Après prise en compte d'une série de facteurs socio-économiques et de santé, seule l'association entre la chirurgie de la cataracte autodéclarée et la mortalité liée aux maladies vasculaires est restée significative. Ainsi, le risque de décès toutes causes confondues était supérieur de 13 % chez les personnes ayant subi une opération de la cataracte, et le risque de décès de causes vasculaires était supérieur de 36 %.

Plusieurs facteurs déclencheurs à l’étude

S’il s’agit d’une étude d’observation, qui ne peut donc pas établir de cause, les chercheurs suggèrent cependant que le stress oxydatif, les cristallins ou la dépression pourraient être le facteur commun expliquant pourquoi la cataracte augmente le risque de décès d’origine vasculaire.

Les auteurs suggèrent que le stress oxydatif, les cristallins ou la dépression pourraient être le facteur commun reliant la cataracte et le risque accru de décès d'origine vasculaire. Des études ont montré que les dommages à l'ADN induits par le stress oxydatif contribuent à la formation de la cataracte et favorisent l'athérogenèse, le processus de formation de dépôts de lipoprotéines sur les parois des artères.

La dégénérescence des cristallins qui se produit dans la cataracte peut également représenter un trouble plus répandu qui contribue à la mortalité vasculaire plus élevée. Enfin, il a été démontré que les patients atteints de cataracte sont plus susceptibles de développer une dépression que les autres, et que les personnes souffrant de dépression ont un risque plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires.

"D'autres études sont nécessaires pour confirmer ces associations et pour approfondir les mécanismes à l'origine de ces associations", concluent les auteurs.

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