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Chirurgie bariatrique : le risque de décès est beaucoup plus important chez les hommes

Une nouvelle étude menée sur plus de 19 000 patients ayant subi cette chirurgie de l’obésité montre que les hommes ont cinq fois plus de risques que les femmes de mourir dans les 30 jours suivant l’intervention.

Chirurgie bariatrique : le risque de décès est beaucoup plus important chez les hommes Thirawatana Phaisalratana/iStock




L'ESSENTIEL
  • Se basant sur les données concernant 19 000 patients, les chercheurs constatent que les hommes ont cinq fois plus de risques de mourir dans les 30 jours suivant une chirurgie bariatrique que les femmes.
  • Cela s'explique par le fait que les hommes attendent généralement plus longtemps avant d'avoir cette intervention, et présentent davantage de comorbidités (diabète de type 2, cancer, maladies cardiovasculaires...).

Destinée à traiter chirurgicalement les grands obèses en restreignant les apports de calorie ou en faisant en sorte que ces calories ne soient pas assimilées par l'organisme, la chirurgie bariatrique a explosé en France ces vingt dernières années. Alors qu’on comptait 2 800 interventions en 1997, plus de 59 000 ont été réalisées en 2016.Le taux d’hospitalisation a, lui, progressé de 0,5 à 8,9 séjours pour 10 000 personnes.

Si 80 % des patients opérés sont des femmes, ce sont aussi elles qui courent moins de risque après une telle intervention, révèle une nouvelle étude autrichienne publiée dans la revue Diabetologia. Selon ses auteurs, qui ont passé au crible les données nationales de l’Autriche sur 10 ans, les hommes ont cinq fois plus de risques de mourir dans les 30 jours suivant l'intervention que les femmes.

Une chirurgie qui intervient plus tard chez les hommes

Présentés lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD), les résultats montrent que les hommes ayant une chirurgie bariatrique ont tendance à être plus âgés et à présenter des taux plus élevés de comorbidités comme les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 au moment de l'intervention chirurgicale.

"Les interventions chirurgicales font partie des moyens les plus efficaces pour aider les personnes souffrant d'obésité extrême à perdre du poids, mais elles peuvent s'accompagner de complications, note l'auteur principal de l'étude, le Dr Hannes Beiglböck, de l'Université médicale de Vienne. Bien que le risque absolu de décès après une chirurgie bariatrique soit faible, les résultats de notre vaste étude nationale mettent en évidence un risque de mortalité sensiblement plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Les femmes semblent plus disposées à envisager une perte de poids chirurgicale plus tôt dans la vie, alors que les hommes ont tendance à attendre d'avoir plus de comorbidités."

Davantage de comorbidités chez les hommes

Pour mieux comprendre cette disparité entre les sexes, les chercheurs ont analysé rétrospectivement les données de 19 901 patients (14 681 femmes, âge moyen de 41 ans ; 5 220 hommes, âge moyen de 42 ans) ayant subi une chirurgie bariatrique entre janvier 2010 et décembre 2018. Les patients ont été suivis pendant 5 ans.

Entre janvier 2010 et avril 2020, moins de 2 % des patients ayant subi une chirurgie bariatrique sont décédés, mais le taux de mortalité postopératoire global était presque trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Le taux de mortalité à 30 jours était quant à lui cinq fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes (25 décès chez les hommes contre 12 chez les femmes).

Parmi les personnes décédées, les maladies cardiovasculaires (84% des hommes, 80% des femmes) et les troubles psychiatriques (51% des hommes, 58% des femmes) étaient les comorbidités les plus fréquentes. Le diabète de type 2 était plus fréquent chez les hommes que chez les femmes décédés (43 % contre 33 %), mais les cancers étaient plus fréquents chez les femmes que chez les hommes (41 % contre 30 %).

"Le défi consiste maintenant à comprendre les obstacles potentiels qui empêchent les hommes de subir une chirurgie bariatrique", explique le Dr Beiglböc, qui souhaite mener d’autres recherches pour déterminer si "une intervention chirurgicale plus précoce chez les hommes pourrait améliorer les résultats en matière de mortalité".

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