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Pourquoi le changement climatique alimente la peur de faire des enfants

Les jeunes les plus sensibilisés aux effets et aux dangers du changement climatique seraient moins enclins à faire des enfants. Un nouveau paramètre à l'heure du choix de procréer ou pas.

Pourquoi le changement climatique alimente la peur de faire des enfants piyaset/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le changement climatique et les menaces qu'il fait peser sur l'avenir est, pour les jeunes, un élément du choix de faire ou non des enfants
  • Les menaces les plus souvent avancées sont la surconsommation et le tarissement des ressources, la surpopulation et un avenir incertain

Une nouvelle donnée semble être de plus en plus prise en compte au moment d’une décision parmi les plus engageantes de l’existence, celle d’avoir ou non des enfants : c’est celle du changement climatique et de ses conséquences qui ferait désormais partie des questions que se posent les jeunes avant ce choix déterminant.

C’est ce que révéle une étude menée par des chercheurs de l’université de l’Arizona aux Etats-Unis et publiée dans la revue Population et Environnement. Des adultes âgés de 18 à 35 ans et sensibilisés sur le sujet du changement climatique ont été sélectionnés et 24 d’entre-eux ont précisé leurs préoccupations sur la question d’avoir des enfants.

L’analyse des commentaires en lignes accompagnant des articles publiés dans les médias sur le changement climatique a alerté les chercheurs sur une tendance qui monte, celle du renoncement à faire des enfants en raison des menaces que le changement climatique fait peser sur l’avenir de la planète… et de ses habitants. D’où ce travail qui a permis de faire émerger les trois thèmes qui préoccupent le plus ces jeunes qui hésitent à devenir parents.

Surconsommation, surpopulation, avenir sombre

Il y a d’abord les « dangers » liés à la surconsommation. « C’est la préoccupation la plus fréquemment exprimée par les personnes interrogées », souligne Sabrina Helm, professeure à la Norton School of Family and Consumer Sciences et auteure principale de cette étude. Plus précisément, les inquiétudes des jeunes, eux-mêmes enfants de la société de consommation, portent sur les risques de pénurie de ressources (nourriture et eau) et sur l’impact carbone liés à la poursuite de ces pratiques.

Deuxième thème évoqué pour justifier des réserves sur le fait d’avoir des enfants, celui de la surpopulation. Cette préoccupation, selon les auteurs de l’étude, apparaissait également souvent, aussi bien dans les commentaires en ligne concernant des sujets d’actualité sur le changement climatique que lors des entretiens menés avec le panel de jeunes. Et sur ce point, les explications vont encore plus loin que les simples craintes concernant les besoins vitaux des générations futures comme la nourriture ou l’eau. Les jeunes les plus sensibilisés sur le sujet du changement climatique semblent considérer qu’il faut à tout prix réduire le nombre d’humains : 7,5 milliards d’hommes, trop pour la planète Terre ? Pour eux la réponse est « oui » puisqu’ils expliquent leur hésitation à avoir des enfants, ou en tout cas plus de deux enfants, par la crainte de … « se remplacer » numériquement ! Et leur raisonnement va jusqu’à promouvoir l’adoption à la place de la procréation …

L'espoir repose sur les générations futures

Troisième « peur » qui pourrait limiter la volonté de reproduction, celle liée à un avenir « incertain » voire porteur de malheur. Et la « culpabilité » -c’est comme cela qu’ils l’expriment- de mettre au monde des enfants condamnés à vivre dans ce monde horrible. Mais cette peur de l’avenir peut aussi avoir l’effet inverse. « Des expressions d’espoirs », comme les qualifie Sabrina Helm, sont apparues dans les entretiens menés avec le panel. Et notamment l’idée que les générations futures seraient bienvenues car capables de contribuer à l’amélioration de l’environnement par une sensibilité encore plus grande sur ce problème. « Il y a un espoir que les générations futures feront le travail et amélioreront les choses », explique Sabrina Helm en ajoutant toutefois que « cela met beaucoup de fardeau sur les petits enfants » … Les jeunes en âge d’avoir des enfants n’ont pas fini de se poser des questions !

Et le sujet va encore longtemps alimenter les débats entre amis et membres de la famille. L’étude souligne aussi que la « colère » et les « frustrations » chez les jeunes qui expriment interrogations et les craintes sur la procréation en raison du dédain souvent manifesté par ceux de leur entourage pour lesquels cette question est sans objet.

 

 

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