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Cancer du sein : le gène responsable des formes très agressives identifié

L’identification du récepteur hormonal AAMDC, qui permet aux cellules tumorales de survivre, offre un espoir thérapeutique pour les femmes qui souffrent d’une forme très agressive de cancer du sein dont les chances de survie ne sont que de 50%.

Cancer du sein : le gène responsable des formes très agressives identifié Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le gène AAMDC protège les tumeurs des traitements hormonaux contre le cancer et empêche la guérison des patientes.
  • Abaisser son niveau permet d'inhiber et de tuer les cellules cancéreuses.
  • AAMDC se retrouve également dans d’autres cancers, comme les cancers de l'ovaire, de la prostate ou encore du poumon.

Certaines patientes souffrent d’une forme très agressive de cancer du sein. Des cancers dont les tumeurs sont plus grosses et où les métastases se développent plus rapidement dans le reste du corps. Leur pronostic vital est terrible puisque la moitié d’entre elles ne survivent pas. Un espoir thérapeutique a été identifié par des chercheurs australiens. Dans un article scientifique publié le 26 mars dans la revue Nature Communications, ils montrent comment le récepteur hormonal AAMDC joue un rôle clé pour permettre à la tumeur de survivre dans l’organisme de ces patientes.

Une découverte surprenante

Pour parvenir à identifier ce gène, les chercheurs ont d’abord concentré leurs recherches sur une partie d'un chromosome déjà connu pour ses oncogènes, des gènes pouvant potentiellement causer des cancers. Ils se sont ensuite tournés vers un sous-groupe de cancers du sein, appelé IntClust2, dont les tumeurs se caractérisent par un morceau d'ADN particulièrement fragile, situé sur le chromosome 11. Ce sous-groupe présente de très mauvais résultats en terme de pronostic vital pour les patientes et se classe avant-dernier dans cette catégorie parmi les 10 sous-groupes existants, possédant chacun ses propres modifications génétiques et son pronostic d'évolution.

Dans le chromosome 11, on trouve le gène AAMDC qui a intéressé les chercheurs. Ces derniers ont analysé 119 échantillons de ce chromosome et ont observé que ce gène est amplifié dans 25% des tumeurs. Ils se sont ensuite tournés vers des modèles de souris afin de mieux comprendre le rôle d’AAMDC. En abaissant les niveaux de ce gène dans les cancers du sein chez les rongeurs, ils ont constaté que les cellules cancéreuses sont à la fois inhibées et meurent plus.

Par ailleurs, priver les souris d’œstrogènes a conduit au déclenchement d’un signal qui provoque la croissance de la tumeur. Cette découverte a été une surprise pour les chercheurs dans ce type de cancer du sein dit hormono-réceptifs aux œstrogènes. Habituellement, lorsque les cellules cancéreuses sont privées d’œstrogènes, elles ont tendance à rétrécir. Cela a permis aux chercheurs de comprendre que la protéine AAMDC est capable de reprogrammer le métabolisme des cellules cancéreuses, activer leur croissance et rendre les cellules plus adaptables même lorsque les œstrogènes viennent à manquer.

Un kit de survie 

Ce gène protège les tumeurs des traitements hormonaux contre le cancer et empêche la guérison des patientes. “AAMDC peut protéger les cellules cancéreuses et maintenir leur croissance dans les cas où la tumeur ne reçoit pas beaucoup de nutriments et lorsqu'elle est privée d'œstrogènes qui, justement, élimineraient la majorité des cancers hormono-dépendants, précise Pilar Blancafort, chercheuse en épigénétique du Harry Perkins Institute of Medical Research, qui a participé à l’étude. Voilà pourquoi nous pensons que la fonction d'AAMDC dans la tumeur est d'agir comme une sorte de kit de survie, qui permet aux tumeurs de s'adapter aux conditions et de soutenir leur croissance ainsi que la multiplication des cellules cancéreuses.

Par ailleurs, AAMDC se retrouve dans d’autres cancers, comme les cancers de l'ovaire, de la prostate ou encore du poumon. La découverte de son rôle permet d’imaginer des options thérapeutiques pour ces différents cancers. “Ce qui est important, c'est que l'on peut maintenant trouver ces cancers en regardant les niveaux d'AAMDC dans les cellules cancéreuses”, ajoute la chercheuse.

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